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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

25 mai 2013

Hervé Baudouy...'Passion sans freins'...deuxième partie...


IMG_1485deuxième partie

Ma vie?
Il en a de bonnes, le commissaire!
Ma vie? Un long fleuve futile, ponctué de chutes grandioses, façon Niagara murphyque.
Allons-y!
Le lieutenant (la lieutenante?) a posé un magnétophone sur la table.
— Bon. Je suis né il y a quarante ans. Non, ça fera quarante ans dans un mois. Dans une petite ville de 3500 habitants, entourée de champs et de forêts. Une autre époque... Un trou, autrement dit. L'équivalent de Triffouillis-les-Oies. Mes parents se sont mariés très jeunes. Elle, 17 ans, lui 19. Lucien pour mon père, Suzy pour ma mère. La Belle Suzy, comme ils disaient.  La plus belle fille du collège. En fait, si j'ai bien compris, c'est elle qui lui a mis le grappin dessus... Mon père était du genre timide, réservé. Sans doute que je tiens ça de lui.
— Quoi donc? demanda le commissaire.
— La timidité, la réserve, la distance, appelez ça comme vous voulez. Peu importe.
— Non! Tout importe! Creusez vos souvenirs.
— Du peu qu'on m'a raconté, il avait fait beaucoup de jaloux. Pensez! Tous les mâles lui tournaient autour. Et elle choisit le moins lumineux, le moins macho, le plus timide. Étonnant, non?
— Non, pas vraiment. Si je vous racontais comment ma femme m'a choisi... Bref.
— Comme vous dites. Beaucoup de jalousie, mais c'est inévitable. Ensuite, j'arrive. Une enfance normale, heureuse. L'école. Pas d'amis, sauf un, Jean. Tiens, il y a une éternité et demie que je ne l'ai pas contacté... Aussi réservé, timide, distancié que moi.
— Distancié?
— Oui... On aurait dit que nous avions compris l'un et l'autre, bien avant l'âge, la futilité de tout ça. Et que nous privilégions déjà nos rêves plutôt que la... réalité qui nous entourait, qui nous étouffait. Et qui nous paraissait fausse, inutile, grotesque... Ah! Je vous rassure, il ne s'est jamais rien passé entre nous.
— Je n'imagine rien du tout. Je voudrais que vous compreniez qu'il n'y a rien entre vous et ces agressions. J'essaye de trouver un point commun entre vous et ce mystérieux agresseur. On est d'accord?
— D'accord. Enfance, adolescence, tout semblait pour le mieux. Arrive la première catastrophe. J'ai 15 ans. Mes parents meurent dans un accident de voiture. Une histoire de freins qui ont lâché, m'a-t-on dit. Bascule dans un ravin, cinquante mètres de dénivelé... Aucune chance.
Le commissaire fronce un sourcil, scribouille quelque chose sur son carnet. Je continue :
— Je me retrouve chez ma seule famille locale : mon oncle. Tonton Gilbert. Tiens, lui aussi, ça fait longtemps... J'ai laissé du monde sur la route... Bref, il me recueille, me garde un mois, et m'expédie sans explications chez mon autre oncle, Tonton Claude. On est partis un soir, sans prévenir personne, sauf ma tante bien sûr.
Le commissaire griffonne encore.
— L'oncle Claude m'a accueilli sans poser de questions à son frère. Je suis resté là trois ans, le temps de finir mes études secondaires. Entretemps, le garage avait été vendu. Ah! Mon père avait un garage, j'avais oublié de vous le dire. Vendu, le garage, donc. À mon profit. Ce qui a payé l'Université. L‘agrégation. J'enseigne, donc... Je m'ennuie... J'écris deux livres et des articles, pour me désennuyer. Par des connaissances, je rentre dans le journalisme. Plus le genre enquêtes que les nouvelles du jour, lesquelles sont remplacées par d'autres nouvelles du jour, tout aussi futiles. Là se place la deuxième catastrophe. Enfin, n'exagérons pas : le deuxième... problème. J'enquêtais sur une affaire de corruption entre des entreprises locales et des hauts fonctionnaires de la ville. Je ne sais pas comment ça s'est fait, mais mon enquête est passée en première page. Le rédac’ chef devait être saoul ce soir-là, sans doute. Bref, le lendemain, j'étais viré. Bien sûr, il y eut procès;  les preuves étaient telles, que le tribunal fut obligé de condamner les gens compromis dans cette histoire...
— Obligé?, releva le commissaire.
— Allons, Commissaire, pas avec moi! Je vais vous poser une question, à laquelle je vous demande de ne pas répondre : dans votre carrière, combien de fois vous a-t-on demandé de mettre une enquête sous le boisseau; ou de retirer une ou plusieurs personnes des... suspects; ou des gens arrêtés?...
Il glissa un coup d'œil gêné vers sa collègue.
— J'ai repris l'enseignement. Une autre classe, plus intéressante. Ça dure deux ans, et paf! Troisième... tuile ; l'affaire que vous savez. J'en prends pour cinq ans. J'en profite pour lire toute la bibliothèque de la prison. À la sortie, je me replie sur ma ville natale, quelques jours, et je déménage ici, pour avoir la paix. Je donne quelques vagues cours d'écriture à des jeunes gens qui rêvent, comme moi je rêvais jadis. Voilà...
Le commissaire sourit :
— M'ouais... C'est un synopsis, ça! Il va falloir le développer.
—... ?
— Oui, fouiller, détailler plus à fond les étapes, les... « problèmes ». Vous avez un parcours peu commun, et assez chaotique. Et je sens que, quelque part, se cache une clé. Il faut revisiter tout ça, pour trouver cette foutue clé!
— Ah? , ai-je répondu  sans enthousiasme.
— Écoutez. Si vous ne nous aidez pas, nous ne pourrons pas grand-chose. Nous n'avons aucun indice actuellement. Donc, il faut fouiller le passé, votre passé. Et c'est là que vous intervenez. Si vous voulez qu'on trouve quelque chose, évidemment.
— Je vois...

Ce soir-là, j'ai hésité entre mon five o'scotch et une grande balade méditative dans le parc. J'ai emmené une flasque dans le parc : joindre l'utile à l'agréable... Qui pouvait m'en vouloir au point de monter des coups pareils. Me haïr, moi? Pourquoi? À qui avais-je donc fait du mal? J'ai remonté les souvenirs... Enfance... adolescence? Ridicule! Mes premières années d'enseignement? Je m'y ennuyais autant que j'ennuyais les élèves, à mon avis. Le journalisme? Ça faisait si longtemps... Et pour quel motif monter des trucs pareils?... deux fois! Non. Ensuite? Ensuite rien. J'enseigne de nouveau, et paf, le premier garçon. Donc, c'est avant qu'il faut chercher la clé. Ouais... Une aiguille dans un camion de 30 tonnes de foin! On remonte à nouveau, bonhomme... La troisième gorgée de scotch m'a désembrumé les neurones.
« Mec, me suis-je dit, si tu veux vraiment fouiller, peigner, va falloir que tu repartes de zéro, de là où tu es né, où tu as grandi! »
Mais le voulais-je vraiment? Je suis bien dans mon cocon. Tranquille et serein, enfin, surtout après 5 heures du soir... Oui, mais... C'est clair que ça va recommencer, cette histoire, si on ne fait rien. Si je ne fais rien. Ach ! Les responsabilités... Je partirais bien, loin, très loin de tout ça, et de ce fou — ou de cette folle? Mais je hais les déménagements, et je suis un paresseux compulsif. En outre, je déteste l'avion. Et les voyages aussi, grosso modo... J'ai toujours voyagé grâce aux livres, et c'est quand même plus sécuritaire!
« Bon, arrête de tourner autour du pot, mec, et décide-toi! ". Encore une gorgée, je me lève, et je pars faire le tour du lac, en cherchant un téléphone. He oui, je n'ai pas le téléphone chez moi. Et puis quoi, encore?
— Commissaire, c'est moi, Guerland.
— Bonsoir. Alors?
 — Alors rien pour l'instant. Le brouillard total. Alors, j'ai décidé de repartir de zéro. Je pars dans ma ville natale demain.
— Brêmes-sur-Alveyre, c'est ça?
— Oui.
— Heu... Il serait peut-être utile de vous procurer un portable, non?
— Vraiment?
— He bien... On a des difficultés à vous joindre...
— M'ouais... Bon, je reporte mon départ de deux jours.
— Deux jours?
— Au moins! Ça va me prendre ça, pour acheter votre... truc, là, et apprendre à l’utiliser
-...
— Je suis lent, commissaire, incurablement lent. Toute décision, surtout d'ordre matériel, me semble être une montagne à escalader. En d'autres termes, ça me gonfle!
— Ok, ok ! Prenez votre temps. Et restez en contact, au cas où...

Le temps de prévenir mes étudiants — très rapide —, celui d'acheter un... machin-chose — une demi-journée —, de faire ma valise, de louer une voiture... Oui, deux jours. Et je suis parti...

La petite ville n'avait pas vraiment changé, mis à part les extensions résidentielles et les petites entreprises qui avaient rogné sur les champs et les prés à la périphérie. Rien d'étonnant, en fait. Mais le «centre», lui, avait survécu, tranquille, ignoré des grands urbanistes fous et/ou mégalomanes. Pas de flèches de béton-verre, pas de lotissements ayant l'air de bunkers, ou d'habitations « troglodytiques ». Rien que du classique, du « fait pour durer », dans la tradition la plus pure depuis plus de cent ans. Ouf! Mais alors, le plan de circulation... un fléau. J'ai dû contourner mon itinéraire prévu. Rue de Reims, rue de la Verrerie, rue du Calvaire; à gauche? Oui. Rue Jean Jaurès. Je suis au « centre-ville ». Bien. Par où commencer? Le plus près, c'est la maison familiale... Dans cette vieille rue Jean Jaurès, toujours debout, toujours égale à elle-même.

— M. Guerland ! Depuis le temps!
Je souris poliment.
— J'étais de passage. Tout va bien? Ma chambre est toujours là?
— Comme au premier jour!
Explication. Le lendemain de mes dix-huit ans, j'avais fait louer la maison familiale par un notaire local. Pour un prix très raisonnable. À une condition : qu'on y conserve ma chambre en l'état. Et les locataires, j'ai pu le vérifier à deux ou trois reprises, ont toujours respecté cette condition. Depuis 20 ans dans les lieux, ils ont eu deux enfants. Je monte. Ma chambre est toujours en l'état. Avec les posters de mon adolescence, les photos de famille, les vêtements de mes 15 ans. Et ma vieille guitare... Bref, pour moi, on dirait que rien n'a changé. Et pourtant... Je redescends.
— Je suis de passage pour quelques jours. Je viendrai sans doute dormir dans ma chambre, d'accord?
— Vous mangerez aussi avec nous, j'espère?
— Peut-être, je ne sais pas encore. Mais ce sera avec plaisir, bien sûr.

Et je repars. Bon, à qui le tour, maintenant? Je revois le plan de la ville dans ma tête.
Tiens, pas loin, il y avait Mme Delcour, mon institutrice. Pourquoi pas?
Et en remontant la rue de la Verrerie, je me rends compte que je ne suis pas complètement oublié : Il y a ceux qui ne savent rien, bien sûr. Mais il y a ceux qui savent et qui m'évitent. Et ceux qui savent, n'y ont jamais cru, et traversent même la rue pour venir me saluer amicalement. Ça me change... Et ça me prend une bonne demi-heure pour arriver chez Mme Delcour, à 800 mètres de là.
— Tiens! Un revenant! Entre donc mon garçon!
85 ans, un peu voutée, mais l'œil clair et la parole rapide.
— Bon, mettons les choses au point sans attendre, mon gars : je n'y ai jamais cru, d'accord?
— Pourquoi?
— Parce que, en dehors de tes parents, c'est moi qui t'ai le mieux connu.
— Ah?
— Oui. J'ai toujours pensé, et dit, qu'il y a trois sortes d'enfants, grosso modo : les coqs de basse-cour, qui veulent s'imposer, impressionner, faire peur, voire faire souffrir, pour se sentir plus grands. Et il y a les timides, les faibles, et/ou les soumis. Entre les deux, il y a ceux que j'appelle les « défenseurs ».
-... ?
— Les coqs veulent régner, par la force, sur les autres. Et les « défenseurs » s'y opposent, à coups de poing s'il le faut.
Et je me suis souvenu, en effet, d'empoignades féroces avec certains hurluberlus arrogants. J'ai souri... C'est vrai qu'à l'époque, j'étais déjà grand et fort pour mon âge.
Elle a continué :
— Une de mes collègues disait : « Avec lui dans la cour, c’est tout juste si j'ai besoin de jeter un coup d'œil ». Et la directrice — c'était moi! — a remis en place certains parents, parfois, qui semblaient ne pas comprendre qu'on ne laisse pas leurs enfants régner en toute impunité sur la cour de récréation. Ceci dit, tu n'étais pas toujours un enfant facile non plus. Parfois rebelle, et parfois paresseux. Remarque, la paresse est parfois une forme de rébellion.
J'ai à nouveau souri :
— Et...?
— Et quoi? Tu n'aurais jamais pu faire ça. T'attaquer à un enfant? Jamais!
Le sourire revient, de la voir aussi péremptoire.
— Alors, passons à autre chose, et parle-moi de toi. Pourquoi es-tu revenu? Pas par hasard, n'est-ce pas?
— En effet. Le même genre d'agression s'est produite là où je vis maintenant.
— Non?
— Si. Mais la police a vite compris que c'était un coup monté. J'avais un alibi en béton : j'étais à l'hôpital. Donc, ils en ont conclu que la première fois, c'était aussi un coup monté. Alors, je remonte le fil de ma vie, pour essayer de comprendre, de trouver un fil, une piste. Quelqu'un m'en veut, au point de commettre... ce genre de choses. Je ne comprends pas. Vous non plus, j'imagine ?
Elle m'a regardé bizarrement, l'air un peu gêné, m'a-t-il semblé.
— Non... Je ne vois pas. Mais, si quelqu'un peut t'aider, c'est ton oncle.
— Oncle Gilbert?
— Lui-même. Il connait tout de cette ville, bien mieux que moi. Va le voir.
— Oh! J'en avais bien l'intention!

J'ai remonté la rue, perdu dans mes réflexions. Surtout celle-ci : pourquoi avait-elle eu l'air gêné, subitement? J'ai tourné à gauche, machinalement, et me suis retrouvé sur une petite place triangulaire, sans nom, bordée de magasins.
Tiens, ce n'est plus « Au Chic Parisien», mais « Jennyfer». Toujours des vêtements, mais une autre époque, d'autres styles.
La boulangerie est toujours là, bien sûr. Le Café des Sports en face? Ah! Non, ce n'est plus le Café des Sports, mais le Reinitas, avec une terrasse. Où sont passés mes tangos panachés et mes flippers ?  Ah! La librairie survit elle aussi. Mme Renoir. Et sa fille Dominique, avec qui je sortais avant... les évènements.
J'y vais? Allez, bonhomme, tant qu'à faire un pèlerinage, autant le faire jusqu'au bout. La vitrine a rajeuni. Petite sonnette. L'intérieur aussi a rajeuni. Plus coloré, des jeux vidéos, des DVD, plus... moderne. Plus clinquant?
Une femme, à la caisse se retourne. Évidemment...
— Jacques!
— Salut, Domi.
— Tu es revenu!
— Oui. Des affaires à voir...
— 20 ans...
— Tu n'as pas changé. Toujours Domi la Blonde.
— Et toi... Une ombre est passée dans son regard. « Toi, tu as changé, Jacques ».
— Oui, pas mal. J'ai vécu... des choses.
— Je sais. Et je n'y ai jamais cru. Ah les cons !
— Merci. Qu'est-ce que tu deviens?
— Tu vois... La librairie.
— Et puis... ?
— Et puis...
Elle a rougi, mais a repris :
— Heu... Je me suis mariée...
— Good !
— Avec Jean...
— Ah!
— Tu ne m'en veux pas?
J'ai éclaté de rire :
— T’en vouloir, mais de quoi? C'est la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Et puis, tu imagines, si on s'était mariés, avec tout ce qui m'est arrivé...
— Oui... Les salauds !
— Et... des enfants?
Elle a tourné une photo sur le comptoir, en souriant :
— Éric, 10 ans et Sophie, 8 ans.
J'ai regardé. Évidemment, lui brun et réservé comme son père. Elle, blonde et triomphante comme sa mère. Elle a repris :
— Tu reviens t'établir ici?
— Non. Juste de passage, pour régler certaines affaires. Mais on ne sait jamais... plus tard. Jean n'est pas là?
— Il est en déplacement pour sa boite, à l'autre bout du pays.
— Tu lui colleras une grande claque de ma part.
— Ok.
Elle s'est penchée et m'a déposée une bise parfumée sur la joue.

En sortant, je parcours du regard la petite place.
En face, le Reinitas et, à la terrasse, le commissaire et sa collègue...
Ah bon?
Je me bats un moment avec le machin-chose, le portable. J'ai refait trois fois le numéro... Arrrgh !
— Allo, Commissaire, c'est moi.
— Oui, je vous vois, avec votre portable, répond-il avec un petit rire.
— Vous me suivez?
— Ah! Que non. Nous suivons la piste à notre manière. Si je vous suivais, vous ne m'auriez pas vu, croyez-moi.
— Du nouveau?
— Non, et vous?
— Non plus. Mais je m'en vais voir mon oncle. Je vous tiens au courant. Vous logez où ?
— À l'Hostellerie du Château.
— Vous ne vous mouchez pas du coude, Commissaire. Et j'ai ricané.
— Oh! Ce n'est pas moi, c'est Aline.
—... ?
— Vieille famille, très bourgeoise et très à l'aise. Je vous raconterai.

A suivre
Hervé

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Commentaires
A
la suite à l'heure de l'apéro comme toujours!
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