AGLA CHAGALL et LE BOURDON de THOMAS...
Le bourdon
Eh bien, voyez-vous (vous le voyez bien grâce au dessin d’Aglaé, ci-dessus), nous volions sur un étrange nuage, ce jour-là, l’oiseau et moi. Ce nuage était comme un tapis magique, il supportait notre poids et nous permettait de planer dans l’azur sans que nous battions des ailes. Pour moi, c’était une chance inespérée. Je ne suis qu’un insecte, et donc, en temps normal je dois dépenser une énergie extraordinaire pour voler, comme un hélicoptère. Et là, je planais sans efforts, à 5000 mètres.
C’était un jour étrange. On voyait dans le ciel des chauves-souris qui volaient en plein jour, des vers luisants d’obscurité, des libellules immenses, des anges, beaucoup de choses.
- Que fais-tu là, sur mon nuage ? me demanda l’oiseau. Je ne t’ai pas invité.
- Pouvez-vous m’excuser ? J’ai vu ce nuage solide, je suis monté dessus. Voilà tout.
- Ah oui, et pourquoi ?
- Je fuyais un chagrin d’amour, je voulais m’éloigner le plus loin possible de ma tristesse terrestre. Le plus haut possible. J’avais le bourdon. Et vous, que faites-vous ici ?
- Oh, moi… rien. Je vole.
Thomas Arfeuille