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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

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Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

14 juin 2016

Tadam-tadam… de Pépito...

train

 

   

Tadam-tadam…

 

 

Un brin de paille me chatouille l’oreille, je le chasse, j’ouvre grand les yeux, je me réveille, je ne sais plus où je suis… je vais encore avoir peur !


Tadam-tadam…


Ouf, ça y est ! Je sais où je suis. C’est rigolo les voyages en train, même si celui-là est pas très confortable... de train. J’ai mal à mes fesses. J’ai soif aussi.


Je me redresse. Alice tourne la tête vers moi, me regarde, me sourit. Je l’aime beaucoup Alice, même si j’ai jamais osé le lui dire, parce que c’est une grande, elle a presque dix ans. Plus tard, je lui demanderais si elle veut bien se marier avec moi. J’attends d’abord d’avoir le même âge qu’elle.


Elle s’appelle pas Alice pour de vrai. Alice c’est le nom d’une fille mignonne dans une histoire qu’on m’a racontée. J’aime bien changer le nom des gens. Puis surtout, celui que je leur donne, j’arrive à m’en rappeler.


Tadam-tadam…


Depuis plusieurs jours, y’a pas d’école, c’est chouette. J’aime pas rester assis à apprendre des trucs, c’est pas drôle, je préfère jouer. Faut dire qu’avant, l’école c’était pas terrible, mais avec le vieux, c’est pire. Ce que j’en ai marre du vieux et de ses histoires. Toujours à radoter des trucs auxquels je ne comprends jamais rien. Toujours à dire que je ne fais pas d’efforts…


- Hé, Zef ! Je crois qu’on va bientôt arriver…


Ça c’est mon copain La Grenouille qui m’appelle. C’est mon meilleur ami. Le seul en fait. Les autres garçons sont trop méchants, toujours en train de me moquer, de dire que je cours pas assez vite, que je sais pas me cacher, ni les trouver, ni faire pipi loin… Ils sont toujours à me traiter d’idiot ou de simplet.


Tadam-tadam…


Ma maman elle m’a dit qu’il faut pas faire attention aux méchants et rester libre dans sa tête. Alors souvent, je me trouve un coin tranquille, je m’assoie et je rêve à plein de choses jolies. Les autres garçons n’y sont jamais. Bien fait pour eux !


Mais bon, quand on reste longtemps tout seul, on s’ennuie quand même un peu.


Tadam-tadam…


Heureusement, un jour La Grenouille est arrivé dans la classe. Il m’a plu dès qu’il a ouvert la bouche. Personne ne comprenait rien à ce qu’il disait et, surtout, lui non plus ne comprenait rien aux paroles du vieux. Du coup on est devenu copains.


C’est moi qui lui ai tout appris et vu la vitesse à laquelle il s’est mis à parler comme tout le monde, je dois être un sacré bon maître. Parfois, j’ai même l’impression qu’il en sait plus que moi.


Tadam-tadam…


Je l’appelle La Grenouille à cause de ses lunettes. Toutes rondes et trop grandes, ça lui fait vraiment une drôle de tête. Il m’a expliqué qu’elles étaient à son grand-père, qu’un verre s’est cassé et qu’il a enlevé le deuxième. Il dit que la monture ça suffit pour être intelligent. Il dit des choses trop bizarres parfois.


Tadam-tadam, huiiiiiiiii !


Le train s’arrête. Nous sommes arrivés. Alice me prend la main et nous descendons.


Sur le quai nous passons à côté d’un grand monsieur avec une sale tête et un chien méchant. La Grenouille s’écarte et je me serre contre Alice. Avec le bruit du train qui redémarre et les gens qui s’appellent les uns les autres le raffut est terrible. Je mettrais bien mes mains sur mes oreilles mais je peux pas, il faudrait que je lâche mon baluchon. Je suis pas si bête.


Nous marchons un long moment, la foule s’étire devant et derrière nous. Je ne vois pas le docteur Korczak, ni Stefania, pourtant il sont monté dans le train avec nous. Un peu plus loin, un monsieur avec une casquette et un sifflet hurle, mais je comprends rien à ce qui dit. On accélère tous les trois, sans trop savoir pourquoi.


C’est bizarre, malgré la fatigue et la soif… et la peur aussi, je suis content. D’un côté Alice tient ma main dans la sienne, de l’autre, La Grenouille me fait des grimaces rigolotes, c’est chouette. Surtout ne pas oublier de raconter ça à Maman, je suis sûr qu’elle aussi sera heureuse.


Nous arrivons sous une grande arcade en fer. La Grenouille s’arrête une seconde et fixe un truc écrit tout en haut. Il me dit qu’il comprend, que c’est écrit dans sa langue. Je vois pas comment un garçon qui sait tout juste parler correctement peut savoir lire, mais bon, La Grenouille fait tellement de choses curieuses.


La phrase qu’il me lit, en tous cas, ressemble bien à un truc d’adultes. Ils ont toujours des idées bizarres. Moi, je vois vraiment pas comment le travail peut rendre libre.

 

Pépito

 

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