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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

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Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

2 juillet 2014

Origine de la chanson "HONTE A QUI PEUT CHANTER" (Brassens)...

brassens

 

Cette chanson n'a pas été enregistrée du vivant de Georges Brassens. 

(Interprètes : Jean Bertolat, Maxime Leforestier). Elle fait référence à un poème d'Alphonse de Lamartine :

« A Némésis ».

Voici les deux strophes dont Brassens s'est inspiré, et auxquelles, en fait, il répond :

Honte à qui peut chanter pendant que Rome brûle,
S'il n'a l'âme et la lyre et les yeux de Néron,
Pendant que l'incendie en fleuve ardent circule
Des temples aux palais, du Cirque au Panthéon !
Honte à qui peut chanter pendant que chaque femme
Sur le front de ses fils voit la mort ondoyer,
Que chaque citoyen regarde si la flamme
Dévore déjà son foyer !
Honte à qui peut chanter pendant que les sicaires
En secouant leur torche aiguisent leurs poignards,
Jettent les dieux proscrits aux rires populaires,
Ou traînent aux égouts les bustes des Césars !
C'est l'heure de combattre avec l'arme qui reste ;
C'est l'heure de monter au rostre ensanglanté,
Et de défendre au moins de la voix et du geste
Rome, les dieux, la liberté !

Analyse textuelle :

Alors que Lamartine dénonce ceux qui chantent quand que le malheur s’abat, Brassens ironise : puisque les malheurs sont permanents, quand chanterait-on ? Le texte dresse une liste d’événements dramatiques du XXème siècle et des chansons que leurs contemporains chantaient malgré l’adversité, comme l'avaient fait avant eux Gavroche sur une barricade de 1848 ou la Mimi Pinson d’Alfred de Musset.

Refrain :

Honte à cet effronté qui peut chanter pendant
Que Rome brûle, elle brûle tout le temps
Honte à qui malgré tout fredonne des chansons
A Gavroche, à Mimi Pinson.
«Que Rome brûle, ell' brûl' tout l' temps...»

- Allusion à l'empereur Néron, qui aurait mis le feu à Rome puis l'aurait regardée brûler en pinçant sa cithare et en chantant des vers de sa composition. Néron tua sa seconde femme Poppée en lui infligeant des coups de pied. La mère de Néron, Agrippine la Jeune, fût empoisonnée par son propre fils.

- "Elle brûle tout le temps" : Si on devait attendre que Rome cesse de brûler pour avoir le droit de chanter, on attendrait indéfiniment. Les guerres succèdent aux guerres de par le monde.

« À Gavroche, à Mimi Pinson. »

- Mimi Pinson :

Mimi Pinson est une allusion à un texte d'Alfred de MUSSET :
http://poesie.webnet.fr/poemes/France/musset/43.html

- Gavroche :

En dépouillant des corps pendant une bataille entre Républicains et Royalistes, Gavroche (dans Les Misérables, de V.Hugo) chantait, jusqu’à ce qu'il fut atteint par deux balles : Le garçon n'est interrompu que par une balle, ce qui n'empêche pas la bataille de se poursuivre... Voilà ce que GB parodie : les moralistes qui voudraient voir les chansons se taire pendant que "Rome brûle" ; mais comme Rome brûle tout le temps...

En 1937 que faisiez-vous mon cher ?
J'avais la fleur de l’âge et la tête légère,
Et l'Espagne flambait dans un grand feu grégeois.
Je chantais et j'étais pas le seul "Y a d'la joie".

Couplet 1

« En 1937 que faisiez-vous mon cher ? »

1937 est, semble-t-il, l'année de la première venue de GB à Paris, après son "auto- bannissement" de Sète.

« Et l'Espagne flambait dans un grand feu grégeois. »

- L'Espagne flambait : Allusion au temps de la guerre civile espagnole de la seconde moitié des années trente.

- Feu grégeois :

Composition incendiaire à base de salpêtre et de bitume, brûlant même au contact de l'eau.

« Je chantais et j'étais pas le seul "Y a d'la joie". »

- Ya d'la joie : Chanson de Charles Trenet (1937) qui symbolise l'euphorie du Front Populaire et des premiers congés payés.

Couplet 2

Et dans l'année 40 mon cher que faisiez-vous ?
Les Teutons forçaient la frontière, et comme un fou,
Et comme tout un chacun, vers le sud je fonçais,
En chantant "Tout ça, ça fait d'excellents Français".

« Les Teutons forçaient la frontière »

- « teutons » : peuples germaniques d'origines différentes. Ce terme servira plus tard de qualificatif caricatural pour désigner les Allemands.

« Et comme tout un chacun, vers le sud je fonçais, »

- Brassens travaillait à l'usine Renault/Billancourt en 1940. Il quitta Paris pour Sète, où il resta trois mois.

« En chantant : "Tout ça, ça fait d'excellents Français". »
Chanson interprétée par Maurice Chevalier qui vante les mérites de l'armée française :

"Et tout ça, ça fait
D'excellents Français,
D'excellents soldats,
Qui marchent au pas.
Ils n'en avaient plus l'habitude
Mais c'est comme la bicyclette ça s'oublie pas."

Couplet 3

A l'heure de Pétain, à l'heure de Laval,
Que faisiez-vous mon cher en plein dans la rafale ?
Je chantais, et les autres ne s'en privaient pas,
"Bel ami", "seul ce soir", "j'ai pleuré sur tes pas".
« A l'heure de Pétain, à l'heure de Laval, »

- Philippe Pétain : Chef d’État français de 1940 à 1944. Il collabore avec l'Allemagne nazie d'Adolf Hitler. Pierre Laval : Chef du gouvernement de Vichy sous Pétain de 1942 à 1944.

« Je chantais, et les autres ne s'en privaient pas, »

- Structure employée par Jean de La Fontaine dans La cigale et la fourmi :
- Que faisiez-vous [...] ?
- Je chantais [...] "

"Bel Ami", "Seul ce soir", "J'ai pleuré sur tes pas ".

- Bel Ami :

Chanson de Louis Poterat, interprétée par Eva Busch (1941).

- Seul ce soir :

Chanson interprétée par André Claveau (1941). 

Couplet 4

Mon cher un peu plus tard, que faisait votre glotte
Quand en Asie ça tombait comme à Gravelotte ?
Je chantais, il me semble, ainsi que tout un tas
De gens, "Le déserteur", "Les croix", "Quand un soldat".
« Quand en Asie ça tombait comme à Gravelotte ? »

- Gravelotte : Village de Moselle, lieu d'une violente bataille lors de la guerre
franco-prussienne de 1870.

« De gens : "Le Déserteur", "Les Croix", "Quand un Soldat". » :

- Le Déserteur : Chanson de Boris Vian (1954) censurée à la radio.
- Les Croix : Un des premiers grands succès de Gilbert Bécaud (1953).
- Quand un soldat : Chanson de Francis Lemarque (1952).

Couplet 5

Que faisiez-vous mon cher au temps de l'Algérie,
Quand Brel était vivant qu'il habitait Paris ?
Je chantais, quoique désolé par ces combats,
"La valse à mille temps" et " Ne me quitte pas".
« Que faisiez-vous mon cher au temps de l'Algérie, »

La guerre d’Algérie est un conflit qui commence en 1945, puis se déroule de 1954 à 1962, principalement sur le territoire des départements français d'Algérie, avec des répercussions en France métropolitaine. Elle oppose l'État français à des indépendantistes algériens, principalement réunis sous la bannière du Front de libération nationale (FLN). La guerre d'Algérie, qui est aussi une double guerre civile, entre les communautés d'une part et à l'intérieur des communautés d'autre part, entraîne de graves crises politiques jusqu'en France métropolitaine, avec pour conséquences le retour au pouvoir de Charles de Gaulle et la chute de la Quatrième République, remplacée par la Cinquième République. Le conflit débouche, après les Accords d'Évian du 18 mars 1962, sur l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet de la même année, et entraîne l'exode de la population des Européens d'Algérie, dit Pieds-Noirs ainsi que le massacre de plusieurs dizaines de milliers de musulmans pro-français.

« Quand Brel était vivant, qu'il habitait Paris ? »

- Référence à "Brel is alive and well and lives in Paris", comédie musicale américaine de Mort Schumann.

"La valse à mille temps" et "Ne me quitte pas" : deux grands succès de Jacques Brel.

Couplet 6

Le feu de la ville éternelle est éternel.
Si Dieu veut l'incendie, il veut les ritournelles
A qui fera-t-on croire que le bon populo,
Quand il chante quand même, est un parfait salaud ?

« Le feu de la Ville Éternelle est éternel. » :

- Le fatalisme : Cette chanson se conclut comme tant d'autres par une phrase d'un fatalisme absolu. Brassens ne croit pas en une quelconque possibilité de paix dans le monde. Les guerres existent et existeront toujours.

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Commentaires
A
Analyse de texte d'un haut niveau!<br /> <br /> Je laisse ce soir et demain avec la chanson de Brassens et la guitare excellente de Le Forestier!<br /> <br /> MAIS<br /> <br /> MAIS<br /> <br /> MAIS<br /> <br /> Nous ne savons pas qui est l'auteur et ça me chagrine...
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