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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

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vitdits-ecran

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A bientôt !

18 novembre 2014

Un article de Cavana..

 

 

imf_co10

 

 

Char1ie Hebdo

Jaune caca

avec rien dedans

J’ÉTAIS ALLÉ, pour faire plaisir à un ami, visiter une exposition consacrée à des oeuvres de peintres actuels. J'en ai consciencieusement fait le tour, m'arrêtant longuement devant chaque toile, attendant le jaillissement de plaisir qu'elle était censée faire naître en moi. Je l'attends encore. Je n'osais rien dire, je suis bien élevé, un caniche bien dressé. Je ne ressentais qu'ennui, répugnance, dégoût parfois. Surtout, stupéfaction qu'on puisse oser produire de telles insignifiances, de telles laideurs, qu'on puisse offrir cela à voir comme des merveilles de haut parage.

Cette incursion en des lieux que d'habitude je ne fréquente guère m'a fouetté l'indignation et fourni l'occasion de donner l'essor à un coup de sang que je retiens depuis trop longtemps.

Et voilà que j'apprends que le dénigrement de la peinture dite «moderne» est une spécialité de Le Pen et de ses séides, une des marchandises de leur fonds de commerce! Je vais donc être accusé de hurler avec les hyènes. Tant pis.

Là comme ailleurs, par exemple en ce qui concerne la défense des animaux, ce n'est pas parce que des extrémistes s'en sont emparés à des fins de démagogie politique que je vais changer d'avis ou m'abstenir d'ouvrir ma gueule. Ce n'est pas parce que Hitler, paraît-il, aimait son chien que je vais me mettre à détester le mien.

Et je vais vous dire. Quand les copains de Le Pen et de Mégret s'emparent d'un sujet, c'est que c'est un sujet juteux. Surtout s'il concerne quelque chose que tout le monde subit mais dont personne n'ose se plaindre, par peur d'avoir l'air con, out, béotien, vieux croûton oublié derrière une malle... Qui oserait dire que l'art «moderne» le déconcerte, lui paraît n'être qu'une vaste fumisterie? Qui? Personne à gauche, en tout cas. Très mal vu ! Gribouillage égale liberté, inspiration, transe sacrée, «créativité», que sais je... On a bien failli avoir un musée du tag (peut-être même l'a-t-on?).

Mais enfin, qu'est-ce que cet art qui n'est pas un plaisir intense et immédiat, une connivence entre l'artiste et le passant, un jaillissement spontané de bonheur? De bonheur pour tous, pour tout regard qui, par hasard, tombe dessus?

Qu'est-ce qu'un art qui nécessite explications, initiation, longue préparation «culturelle» du spectateur, un art qui prétend à l'intellectualité absconse, à je ne sais quelle allusion plus ou moins psychanalytique, à je ne sais quelle introspection réservée aux spécialistes du déchiffrement hiéroglyphique? Qu'est-ce que ces barbouillages sinistres, ces dégueulis de palette, ces laideurs même pas horribles, seulement navrantes, avec quoi je ne voudrais pour rien au monde me trouver face à face à mon réveil?

Non, je ne hurle pas à l'«art dégénéré», comme l'autre, celui à la moustache. Je dis roublardise, mystification, combines de marchands de tableaux, démission devant le fric et la facilité, terrorisme culturel, consensus de lâches. Je n'oppose pas à ces pauvretés cafardeuses un art idéal, comme Hitler opposait Arno Breker à ce qu'il appelait l'«art juif». Breker n'était qu'un flatteur docile, son «art» n'était que pompiérisme à la mode nazie, ses statues colossales des copies des dieux grecs revues et corrigées par une shampouineuse: épaules élargies, taille amincie... Hitler aimait ça. Ce qui ouvre des horizons!

Je me soucie peu de la mode en art. Seuls comptent les tempéraments. À toutes les époques, sous toutes les écoles, il s'est détaché des personnalités qui, bien que soumises à la mode, la transcendaient, s'en évadaient, faisaient éclater le moule, devenaient elles mêmes, enfin.

Nous vivons hélas un temps de conformisme servile, d'épate, d'abandon, de nullité prétentieuse couverte par un baratin jargonnesque de catalogue pour «élites».

Placé devant ces rébus, tu te sens tout con, tu te dis d'abord qu'il ne faut pas chercher à comprendre, surtout pas, l'art n'est pas affaire de réflexion mais de pure sensibilité, il faut faire le vide, s'abandonner tout à la sensation... Tu t'abandonnes, tu t'abandonnes tant que ça peut, tu n'es que sensibilité offerte, espérance grande ouverte à l'extase... Et que dalle! C'est moche et con, une fois pour toutes. Tu te dis alors que tu es indigne, que c'est trop haut pour toi, qu'il te manque les bases, ou le goût, ou le raffinement, que ces choses sont réservées à une élite...Tu te sens exclu, tu es humilié, et comme, autour de toi, dans la foule, on roucoule et se rengorge et commente et s'exclame et se recule et s'avance et glousse culturel, tu n'oses pas penser qu'on se fout de ta gueule, que le roi est nu, et que chacun de ces bonnes gens copie sur son voisin, et que tous récitent la page culturelle du Mondeou du Figaro.

Le plus navrant est de se dire que des artistes consciencieux ont passé leur vie à se «perfectionner» dans le gribouillis, honnêtement, durement, se conformant à je ne sais quels canons ignorés du profane. Tel rectangle jaune caca de quatre mètres carrés avec rien dedans est peut-être l'aboutissement glorieux de longues années de recherches et de déceptions. Si ce gars avait vécu cent ans plus tôt, il aurait fait dans le fauvisme, cent vingt ans dans l'impressionnisme, cent cinquante ans dans le pompier à péplum...

Non, je n'ai rien à proposer d'autre. Je suis le public. Je regarde, je constate. Je constate que je m'emmerde. Qu'on m'emmerde. Eh bien, ne regarde pas! C'est ce que je fais. D'autres apprécient, et aiment, et achètent. Grand bien leur fasse !

Ceux du FN, eux, sont constructifs. À l'art «dégénéré» ils opposent l'art sain, le réalisme de bon ton, le folklo bien de chez nous. Pour eux, si on en est là, c'est la faute aux négros, aux cosmopolites. Ils ne disent pas encore, pas tout haut, «aux youpins», mais le coeur y est. Voilà ce qui arrive quand certains sujets sont tabou. Ceux qui «osent dire tout haut ce que chacun pense tout bas» s'en attribuent le monopole, et chacun se dit «je le pensais mais n'osais le dire! Ils ont raison!», et chacun, charmé, emboîte le pas vers les conclusions menteuses.

Ne pas laisser aux démagogues le monopole des questions dérangeantes qu'ils exploiteront au bénéfice de leurs visées délirantes...

Qu'est-ce que je vais encore me faire engueuler!

CAVANNA

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Commentaires
J
Ah tiens… la « Mémère » de Bernard DIMEY… <br /> <br /> <br /> <br /> en voilà un d’poèt’ qui savait causer aux, et des, dames ! <br /> <br /> Il pouvait aussi bien leur chanter « Syracuse » (musique Henri Salvador) que leur donner des conseils sur un air de <br /> <br /> <br /> <br /> « Tango » !<br /> <br /> <br /> <br /> « Toi tu baises comme un’ reine et c’est un compliment<br /> <br /> que j’ai pas l’habitud’ de faire à la légère.<br /> <br /> T’as que’chose et j’suis sûr qu’avec de l’entrain’ment<br /> <br /> si tu suis mes conseils, tu peux faire une carrière<br /> <br /> mais faut pas t’gaspiller avec n’importe qui,<br /> <br /> rien que du premier choix, toi t’as l’genre scientifique,<br /> <br /> et même un raffiné, avec toi c’est d’l’acquis.<br /> <br /> V’là mon avis, t’as l’don, te manqu’ que la technique.<br /> <br /> <br /> <br /> Un’ belle anatomie quand on sait s’en servir<br /> <br /> ça vous enrichit mieux qu’ d’avoir fair des études,<br /> <br /> mais les admirateurs, il faut bien s’les choisir ;<br /> <br /> toi t’auras vit’ compris, juste un peu d’habitude...<br /> <br /> Les gonzesses on peut dir’ que j’connais la question,<br /> <br /> j’ai connu des championn’s mais toi tu les bats toutes.<br /> <br /> Mêm’ quand tu parles pas t’as d’la conversation.<br /> <br /> Heureusement qu’ le hasard m’a placé sur ta route...<br /> <br /> <br /> <br /> Les rousses on a beau dire, dès qu’il s’agit d’baiser,<br /> <br /> ell’s ont ça dans la peau, y’a rien à leur apprendre,<br /> <br /> C’est pas plutôt fini qu’il faudrait r’commencer,<br /> <br /> mais toi tu m’as surpris et j’suis dur à surprendre.<br /> <br /> Tu m’fous la chair de poule, j’os’ même pus t’regarder ;<br /> <br /> il suffit qu’ tu t’approches et me v’là dans les transes,<br /> <br /> il va s’passer que’qu’chose et ça va pas tarder.<br /> <br /> Allez viens mon amour ; amèn’-toi qu’on r’commence. »
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J
ah la la la... je lui parle de passion artistiquement charnelle, sentimentale, et le voilà qui m'agite sous le nez le sex-appeal du Castor à Paulo et qu'il fait vibrer celui de cette merveille de mère Veil.<br /> <br /> <br /> <br /> Si on le pousse il va nous causer du p'tit pagne à bananes de Joséphine Baker ou de Pauline Carton éventant sa nuisette sous "les palétuviers roses".<br /> <br /> ici :<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=1F-_uVE2jQs
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D
Ha ben oui, quand je vois Simone Veil ou Marie Curie, je bande, c'est sûr !<br /> <br /> <br /> <br /> Ben Merde ! merde ! merde alors !<br /> <br /> <br /> <br /> Dan
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D
... Et LA Verlaine, c'était par "pudeur" qu'elle trompait sa femme avec Arthur, non sans lui piquer ses poèmes ?!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Merde alors !!!<br /> <br /> <br /> <br /> Dan Dan Dan
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J
par pudeur !!! on ne cite pas les artistes féminines parce que leur art nous parle si intimement, si émotionnellement, si passionnément, parfois si charnellement... qu'il n'est pas question d'en faire profiter le premier Dan qui passe...<br /> <br /> <br /> <br /> Même si ce Dan fut vaguement apparenté par une soi-disant cousine de sa prétendue mère à une improbable Marquise (en fait Marie Chantal) qui perdait son temps à faire chier son entourage et les employés des PTT en les inondant de sa pléthore épistolaire à une époque où le papier coûtait pépettes et des impôts à une plèbe déjà miséreuse que la Marquise penchée sur l'écritoire du boudoir du château de son Marquisat mettait ainsi en surcharge de contributions uniquement pour son petit plaisir d'envoyer une lettre à la cousine de Dan qui quatre fois sur cinq la foutait au panier sans la lire, voire sans même décacheter l'enveloppe si elle avait déjà le timbre dans sa collection.
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