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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

17 mars 2013

Hervé Baudouy...'Sans-Drillon'...deuxième partie et fin...

HerveChalet

les beaux contes font les bons amis

Scène 3.

Le Salon du Château de la Belle-mère.

 

[Les Pouffiasses se préparent pour le bal. SANS-DRILLON les aide et essaie, en vain, de les rendre à peu près présentables... La Belle-mère est au bord de la crise de nerfs...

Le carrosse arrive. Les Trois Horreurs quittent la scène – laquelle soupire de soulagement.

SANS-DRILLON demeure seule avec Ran-Tan-Plan. Elle s'assoit dans un fauteuil; le chien pose sa tête sur ses genoux...

Elle rêve…]

 

SANS-DRILLON : Le Bal... Ca doit être beau comme le soleil un matin d'hiver, sur le lac gelé: des lumières, de belles robes, la musique, la danse, le Prince...

 

[..."Et une p'tite bière! " pense Ran-Tan-Plan...]

 

SANS-DRILLON : Oh! Comme j'aimerais y être. Je pourrais danser, rire, parler avec des gens normaux.

Peur-être que le Prince m'inviterait à danser... Pff... Avec ma robe trouée et mes sabots...Tu n'es pas dans un conte de Fées, ma pauvre SANS-DRILLON...

 

[Une voix claque :]

 

- Oh! Que si, tu y es, ma petite! Et je suis payée - mal ! - pour le savoir.

SANS-DRILLON sursaute, Ran-Tan-Plan s'effondre sur le plancher... SANS-DRILLON se lève, apeurée. La Marraine apparaît.

 

SANS-DRILLON: Qui...Qui êtes-vous?

 

La Marraine : Mais ta Marraine, gamine, ta Marraine ! Tu ne me remets pas

?

 

SANS-DRILLON : Non.

 

La Marraine. : C'est vrai que ça fait un bail que tu ne m'as pas vue. En plus je me suis fait faire une chirurgie esthétique... Là, là, et là (elle montre son visage, ses seins et ses fesses) Mais c'est bien moi.

 

SANS-DRILLON : Ah ? Bonsoir Marraine.

 

La Marraine. : Pas de parlottes inutiles. On n'a pas beaucoup de temps. On m'attend sur la Côte Nord pour un autre spectacle. Tu iras au Bal !

 

SANS-DRILLON : Mais comment ? Je suis moche, fagotée comme l'as de pique, mon vélo est crevé et Marius est parti en week-end à la campagne.

 

La Marraine : Détails, ma fille, broutilles ! Voyons... Tiens, la citrouille, là- bas, hop ! (Elle agite son cellulaire vers la citrouille qui se transforme en calèche superbe !

[Dans un salon !]

 

SANS-DRILLON : Oh! Marraine...

 

La Marraine. Zut ! J'oublie toujours les proportions... Pas grave.

[Elle agite à nouveau son cellulaire; hop ! La citrouille réapparaît, se dirige vers la porte et sort pour redevenir un carrosse. Ah! Que les citrouilles sont bien éduquées dans ce royaume!]

 

La Marraine. Bon, la robe, maintenant. Tiens, ce rideau... Oh ! Quelle horreur !

 

SANS-DRILLON : Ma belle-mère l'a eue en solde dans une vente de faillite.

 

La Marraine. : Je vois. Hop ! (Un coup du cellulaire magique et une robe sublime apparaît, rouge, très moulante, fendue jusqu'au nombril devantet jusqu'à la ceinture derrière, très Marylyn Monroe...)

 

SANS-DRILLON : C'est pour moi ?

 

La Marraine. : Non, pour la femme du jardinier, sotte ! Saute dedans.

Et tes mains, ton visage, quelle horreur. Hop ! ( Pour le cellulaire, voir plus haut ; SANS-DRILLON se transforme en top-model affriolant, manucurée, peinturlurée - à la mode, en somme ! Elle se regarde dans un miroir:)

 

SANS-DRILLON : Mais...ce n'est pas moi !

 

La Marraine. : Non, mais ce n'est pas grave. On ne va pas entamer un débat philosophique sur l'Être et le Paraître, l'Être et le Néant, le Néon de la salle de bains et toutes ces sortes de choses. Sartre et Rousseau s'en chargeront sans nous. Allez, on y va !

 

[ Elle sort, suivie de SANS-DRILLON et de Ran-Tan-Plan. Devant le

Château, le carrosse attend.]

 

La Marraine : Bon, tout est là. Tu es prête? Ah ! Le cheval. (Elle avise Ran-Tan-Plan;

hop, le cellulaire, Ran-Tan-Plan devient un fringant coursier qui aboie sa devise

:"Henni soit qui mal y panse!") Monte, fillette. Amuse-toi bien.

Mais... vu mon planning, tu dois être de retour à minuit. L'enchantement sera terminé.

 

SANS-DRILLON : Marraine... Je suis pieds nus.

 

LA MARRAINE : Zut, les souliers...les souliers... Oui ! (Elle sort ses verres

de contact, et hop le cellulaire !)

Voilà deux souliers de verre (incassables !) N'oublie pas : minuit !

 

SANS-DRILLON : Juré, craché, Marraine !

 

Elle saute dans la calèche, Ran-Tan-Plan passe la première et l'attelage disparaît sur la route qui poudroie toujours...

La Marraine s'assoit, sort une bouteille de scotch de son sac, en prend une rasade, va s'asseoir à la terrasse du château ; elle sort un livre et une lampe de bureau de son sac et se met à lire :"Barbe-Bleue contre Jack l'Éventreur, conte pour enfants sages" ...

 

- RIDEAU -

 

 

ACTE II.

 

Scène 1.

[Dans la Salle de Bal. Deux courtisans, une tisane à la main, papotent:]

 

Le 1er : Tu crois qu'il va en trouver une ?

Le 2eme: Oh ! Il n'aura pas le choix. Son père menace de lui couper les vivres et de l'envoyer réfléchir à la campagne.

Le 1er: Vu comme ça... As-tu aimé le repas?

Le 2eme: Moche... moche ! Vatel s'est suicidé : le poisson n'était pas arrivé. J'ai eu droit à un hot-dog et des frites... Dur !

Le 1er : Moi, j'ai eu un steak...trop cuit.

 

[Le Prince, qui s'est plaqué sur la figure le sourire 12-bis ("Quel bonheur ! Je vais trouver une épouse!") danse nonchalamment avec celles qui ont un badge "Célibataire".

Le Roi et la Reine voient leur fils s'ennuyer. Mais le Roi veut absolument que son fils se marie. Étonnez-vous après que les psychiatres et les avocats fassent fortune!

 

Les Trois Horreurs font une entrée tapageuse; la Belle-mère en avant-garde, façon Guderian à la tête de ses chars, suivie par les Pouffiasses, maquillées comme des perroquets daltoniens, et aussi à leur place qu'un Rembrandt dans un MacDo.

L'Ainée se rue sur le Prince, l'empoigne et l'entraîne dans un slow-sangsue... Les gardes se précipitent et expulsent Coqueluche sur le champ...

Varicelle essaie alors de faire la conversation avec le Prince, sur le thème de la "distinction". Le Prince en perd presque son sourire

12-bis...

...C'est alors que...

...dans un bruissement de trompettes...

...la foule s'écarte...

...toutes les têtes se tournent vers l'entrée...

...roulements de violons...

...chuchotements de cors de chasse (pour un corps de Diane)...

...Sans-Drillon apparaît...très Jean Harlow dans "les Deux Orphelines contre le Vampire de Düsseldorf"...

 

Personne ne la reconnait.

 

Le Prince, qui parlait avec Varicelle, lève les yeux, rencontre ceux de

Sans-Drillon, verts comme ses souliers, tombe dedans (dans les yeux,

pas dans les souliers), se prend les pieds dans la robe de Varicelle,

s'enfarge, dégringole des escaliers, se raccroche à Sans-Drillon et lui

jette:]

- Vous habitez chez vos parents ?

- T'as de beaux yeux, tu sais, répond Sans-Drillon et sans vergogne...

 

[Le Prince donne l'ordre à l'orchestre de jouer des valses et entraîne

Sans-Drillon sur la piste.]

 

Le Roi : Ah! Quand même ! Il y en a une qui le dégèle. Je commençais à avoir peur.

 

 

Scène 2.

 

[Le Prince et Sans-Drillon sont dans le Jardin royal ( qui est côté cour - mais ce serait trop long de vous expliquer pourquoi.)]

 

Le Prince: C'est comme si je vous avais toujours connue.

Sans-Drillon : Et pourtant j'ai bien changé.

Le Prince: Mais la Lune qui sourit le sait bien.

Sans-Drillon : Et le vent me chante que je serai heureuse.

 

[... Bref, tous ces petits riens qui font qu'on se retrouve la bague au doigt, avec 3 moutards, dans un trois pièces cuisine...]

 

[Le Prince sent qu'il est amoureux. Ils s'offrent un petit duo (en solde dans les bonnes pharmacies) :]

- Est-ce que je t'aime parce que tu es belle ?

- Suis-je belle parce que tu m'aimes ?

 

[Nous ne trancherons pas la question...

 

Un nuage cache la lune. Le Prince en profite pour embrasser Sans-Drillon. Elle est sur le point de lui révéler qui elle est...

...lorsque les premiers coups de minuit commencent à sonner sur la montre-ordinateur-fax-imprimante-piscine du Prince.]

 

Sans-Drillon: Ah ! Minuit, déjà (c'est l'heure solennelle ! )

 

[Et elle s'enfuit en courant.

Le Prince la poursuit, mais elle réussit à le semer: elle a couru le 100

mètres-papillon aux Jeux Olympiques de Concoyotte-les-Mirabelles.

Pourtant...

Pourtant, elle a perdu un de ses souliers de verre, que le Prince

ramasse:

 

(Note au Lecteur : c'est ICI le moment romantique !)]

 

Le Prince: Je suis le Filandreux, le Boeuf, le Rissolé

La transe du Capitaine complètement aplatie

Le suis le Très Nébreux

Nom d'une pantouflette

Mon étoile (tte)

S'est tirée...

 

Verre ou pas verre, telle est l'équation !

J'ai perdu une pantoufle, mais je n'ai pas perdu la guerre !

Les ténèbres sont veuves

Et ma tour a boli

De la Pantoufle Sacrée

Sans un mot dans le vent...

 

Tordu comme un vieux cep

Qui attend l'avenir!

Et se dire tous les soirs:

Elle va revenir.

Pendu à l'espoir comme la lune à la nuit

Il n'était que minuit:

L'heure propice aux câlins !

 

Le Cosmos moussu susurre et caresse

L'inutile aquilon des sanglots longs de la lune.

 

Je suis fou il est vrai

Mais aux ânes bien nés

La valeur

N'attend pas

Les Carnes Déchaussées !

 

Pros-Vair Youp-là Boum,

C'est le Chausseur de Sésame !

 

En verre et contre tous, je la retrouverai!

Ce verre vert me mènera, à l'envers de l'hiver,

Vers mon Arlésienne !

 

[...Une ligne de silence, pour vous reposer ?

……………………………………………………….........................]

 

 

 

[Le Prince passa une petite annonce :"Prince un peu barjot – Cherche Belle Inconnue

mono-pantouflarde - Prothèses s'abstenir - s'adresser au Château".

 

Il fit venir Tournesol et son pendule; Tryphon, en trifouillant, ne trouva qu'un tombeau mérovingien...

 

Alors, le Prince appela son factotum :]

 

Le Prince: Holà, Sganarelle !

 

[Celui-ci arriva, la démarche flottante, les yeux flous, nettement imbibé de cognac et de champagne.]

 

Le Prince: Sganarelle, voici un soulier. Tu me retrouveras dès demain ,et à pied, sa propriétaire !

 

Sganarelle: Bien, mon M'hic !... Mon Maître.

 

 

Scène 3.

 

[Au Château de la Belle-Mère. Celle-ci et ses filles discutent de la soirée en regardant le Journal du soir.

La mère a payé très cher pour que les images de ses filles ne soient pas diffusées.

Sans-Drillon chante, dans son coin, une soirée de rêve au bras d'un Prince Charmant, un baiser sous la lune, une valse du bonheur dans un parc magique.]

 

Coqueluche : Écoutez-la, celle-là; quelle imagination!

Varicelle : Elle s'est pas regardée !

 

[Sans-Drillon sourit, caresse Ran-Tan-Plan, qui est bien content de l'être redevenu, ne dit rien et quitte le salon...

 

...On frappe à la porte. Le Prince entre, suivit de Sganarelle.]

Le Prince : Mesdames, mes hommages ( in petto) C'est vrai qu'elles sont

moches ! (à voix haute) Sganarelle, présente le soulier à ces... demoiselles!

 

[Les deux Pouffiasses essaient de faire entrer leur 44 fillette dans le

petit 36..].

Le Prince sourit (in petto) : Ouf! Je l'ai échappé belle ! (à voix haute:) Y a-t-il une autre jeune fille dans la maison ?

La Belle-Mère: Heu...N...

Une voix (qui claque) : Si !

 

La Marraine (entre dans le salon) : Si, il y a une autre jeune fille.

Sans-Drillon !

La Belle-Mère : Mais...Mais qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? !

La Marraine : Oh, vous, la Marâtre, je n'ai pas le temps ! Hop, le cellulaire !

[La Belle-mère se fige sur place ça lui donne un air presque intelligent.]

La Marraine : Bon, pressons un peu, j'ai un avion à prendre.

Sans-Drillon, arrive un peu, je te prie !

[Rouge comme une pivoine rôtie, Sans-Drillon apparait à la porte :]

Oui, Marraine ?

La Marraine: Approche, ma fille. Ce soulier te tend les bras. Et il n'y a pas que lui !

 

Sans-Drillon essaie alors le pied qui lui va comme un gant... heu, non, le soulier lui va comme un gant au pied... Vous suivez ? Non ? Tant pis !

Le Prince a retrouvé son sourire 25-Ter («Nom d'une choucroute, que je suis heureux !"

 

Scène 4.

 

[Pressons, pressons, la Marraine est pressée (On l'a surnommée

"Le Citron", à la Cour)

C'est le mariage... la robe blanche... les fleurs... les baisers, le riz (cantonais), les bagues, la Marche Nuptiale... Bref, un mariage normal.

La citrouille fait grève et défile avec Ran-Tan-Plan qui se sent délaissé à présent.

 

La Marraine boucle son sac et s'en va prendre son avion.

 

Le Prince et Sans-Drillon causent, dans la baignoire-gondole bi-place de leur chambre.]

 

Le Prince : Ou veux-tu aller, ma Princesse, mon soleil ?

 

Sans-Drillon : Au casino !

 

 

[La baignoire glisse vers les coulisses, pendant que le NOIR se fait.

Le Rideau tombe et révèle une question angoissante et non résolue "

"Qu'est-ce qu'un Drillon ?"

 

- NOIR-

Hervé Baudouy

 

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