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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

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Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

18 décembre 2012

Pour Arielle...la suite d'Antonella...et pour les autres aussi, vieux jaloux!!!

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CHANGEMENT DE CAP

 

Entre 20 et 40 ans, j’ai vécu dans une bulle. Un mariage et quatre naissances, désirées ou non, m’avaient enfermée dans une vie sans surprise. Et presque sans chagrin, quoique…au fil des années ; une monotonie, un ennui, une douleur larvée jamais avouée, m’avait éloignée de moi- même…J’étais, bon an, mal an devenue une mère de famille. Etant orpheline de mère depuis l’âge de six ans, je n’avais pas non plus d’aide, de conseil, ni même de modèle. Malgré de beaux enfants et un mari haut de gamme, je descendais gentiment une pente douce, tantôt asthénique, tantôt insomniaque, jusqu’au jour où mon ange gardien, moins coûteux qu’un psychanalyste, me susurra à l’oreille de judicieux conseils…me rappela « que j’avais un métier, infirmière, et que peut-être…en me remuant un peu les fesses….en en parlant autour de moi…en faisant garder les enfants… en suivant un stage de réadaptation…. »

 

Le mois suivant, dans un simple dispensaire de la Croix- Rouge, je réapprenais mon métier. Il y avait vingt ans que je n’avais pas fait une injection intra-veineuse. L’infirmier qui dirigeait le centre de soins, Monsieur Larchaume, avait un aspect et un caractère très protecteur, un mètre quatre vingt quatorze et cent vingt kilos. Il fut une mère pour moi, me guidant à chaque petite difficulté, m’aidant à surmonter mes peurs.

 

Un matin, Monsieur Larchaume est arrivé en disant : « Le poste d’infirmière à la prison du Havre est vacant. »

J’ai su tout de suite que ce poste était pour moi.

35 heures par semaine ( c’est une coïncidence !),un petit salaire versé par la Croix rouge qui serait mon patron.

Je fus seule à me présenter, fis la connaissance du directeur et des surveillants et entrai pour la première fois de ma vie dans une prison ; une maison d’arrêt où les détenus attendent leurs procès ou purge une peine de moins d’un an.

 

En trois ans, j’affrontai tout ce que ma vie un peu feutrée m’avait caché du monde. Non pas à la manière des faits divers dans la presse à sensation, mais par une permanence de la misère ordinaire, de la profonde déréliction de certains êtres, depuis la cruauté infligée à la cruauté subie, toute une humanité si abandonnée qu’on se demande si elle est encore coupable. J’ai approché des hommes très sympathiques et d’autres repoussants, c’était sans importance pour moi, j’étais là pour les voir, les soigner, les écouter quelques minutes, à quelques mètres d’un maton qui les attendait devant la porte ouverte de l’infirmerie.

 

Quelquefois j’ai senti les larmes me monter aux yeux mais il m’est arrivé souvent de rire. Ils avaient connu la faim, la drogue, la fauche, l’abandon, le vol, et dans leurs propos ce qui revenait le plus souvent, c’était : « Mon père disait…ma mère faisait… » et ils racontaient leur enfance…Ils m’ont fait des tours pendables : vol de médicaments pendant une seconde d’inattention de ma part, mensonges en tous genres, exhibitions dans le but de déstabiliser le flegme professionnel de leur soignante….J’ai recousu des poignets, procuré des livres scolaires avec la permission du chef, je me suis fait agresser par un paranoïaque qui était tombé amoureux. Heureusement l’administration qui ne manque pas d’humour involontaire m’avait munie d’un sifflet à roulettes. Je l’ai encore….Laissons le reste aux souvenirs….je voulais seulement vous raconter un changement de cap.

 

Je peux affirmer sans mentir qu’en poussant une porte de prison, la peur au ventre, un matin d’hiver en 1973,j’avais ouvert une grande fenêtre sur ma propre vie.

agla

 

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Commentaires
A
je viens de retrouver quelques histoires de la Maison d'Arrêt et elles ne sont pas toutes tristes, vous verrez!
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A
Une autre:<br /> <br /> Encore Doudou…<br /> <br /> <br /> <br /> Il m’engueule régulièrement parce que je referme les sacs de légumes congelés, une fois entamés, avec une agrafe. Il prétend que je ne prends même pas la peine de l’enlever pour ouvrir le sac, que je tire dans tous les sens à la va comme j’te pousse, et que la plupart du temps, l’agrafe tombe dans le plat et ensuite dans son assiette…..<br /> <br /> Comme je rigole pour lui faire comprendre qu’il flippe vraiment pour trois fois rien , il complète son exposé : Bien entendu, cette malheureuse agrafe n’a pas de goût particulier…c’est le bon côté de la chose…appréciable, j’en conviens….le seul risque véritable, c’est de se retrouver aux urgences de l’hôpital à deux heures du mat avec une perforation d’estomac….<br /> <br /> Je pleure de rire…je n’ai pas de cœur décidément…<br /> <br /> agla
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A
Dialogue Doudou/aglaé:Dialogue<br /> <br /> <br /> <br /> Tu leur mets un extrait des Entretiens avec le Professeur Y, tu crois que ça les intéresse?<br /> <br /> Oui, bien sûr! Pas tous sans doute, mais il y a quelques amateurs éclairés qui connaissent bien leur Céline...L'un d'entre eux a même tapé pour mon blog deux grandes pages de 'Féerie pour une autre fois...' et c'est pas de la tarte!<br /> <br /> Oui...je vois...moi je suis bouclé sur mes références et j'ai du mal à accepter les nouveautés...<br /> <br /> C'est normal à nos âges...on est un peu fermés...<br /> <br /> Oui, c'est ça...je suis fermé...parfois je m' entrebâille, mais c'est rare...la dernière fois j'ai entrebâillé pour La Nauton...mais j'ai refermé tout de suite!<br /> <br /> "
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A
je reviendrai plus tard au Paris de mon enfance!
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