Une miette du temps de la maternelle...
Oh! Mauvaise humeur!
je suis née au 185 rue Ordener en Février 1932, dans un immeuble tout noir qui deviendra tout
blanc après qu’ André Malraux aura lessivé Paris. A six ans, je faisais
rigoler tout l’immeuble en chantant à tue tête dans les escaliers :
« Prosper, youp la boum
« C’est le roi du macadam
« Prosper, youp là boum
« C’est le chéri de ces dames
Au coin de la rue, une boulangerie ; j’achetais là ma ration de
roudoudou et des petites boites de coco. Deux minutes après ,j’arrivais à l’
école maternelle de la rue Vauvenargues. Elle existe toujours.
Je ne me souvenais jamais si je devais rester
à la cantine ou revenir à la maison. Je ressens encore le malaise que me
causait chaque jour cet épuisant dilemme. Au moment des grandes grèves de
1936, année du Front Populaire, je me revois descendant la rue en faisant l’avion avec mes bras tout en
hurlant : « Les soviets partout, les soviets partout. »
J'avais un amoureux, Pélissier, qui ne me quittait pas d'une semelle.A la maîtresse qui lui demandait pourquoi il restait toujours près de cette petite fille là, il avait répondu: « par ce qu'elle est rigolote »
-
T’étais pas très reposante comme petite fille !!!
- Non ça on peut pas dire.
agla