Fugace...'VOYAGE"...larguez les amarres!
Dans la tête un marteau,
Sur le cœur un bateau.
Embarquement toujours dérobé,
L’avion est détourné,
Réservations annulées,
Météo constamment perturbée.
Vite, vite, la vie cavale
Mais ne la tire pas vers l’aval.
Assise au bord,
Bien face au nord.
Les mains crochées sur sa chaleur
Pour préserver sa vigueur.
Ne plus voir,
Ne plus savoir,
Ne plus sentir,
Ne plus blêmir !
Pouvoir ne rester qu’apparence,
Voiler aux regards sa transparence.
Devenir minéral,
Retrouver l’animal !
S’évader sans bouger,
S’envoler, puis planer.
Assise au bord,
Bien face au nord.
Les badauds sont passés sans comprendre :
Flamme, eau mêlées ; n’ont fait que se méprendre.
Alors le plus profond d’elle-même
A jeté tous ces « je t’aime »,
Fleurs de mal,
Nocives, vénales,
Dépouilles désertées
D’amours presque oubliées.
Assise au bord,
Bien face au nord.
Les vents l’ont bousculée et bien courbée.
Elle s’est repliée, mais n’a pas abdiqué.
France