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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

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A bientôt !

26 juin 2012

jean Luc Clémençon..."Laura"....une autre miette pour Entr'AideLaura et son témoignage à seize ans Laura est née avec une abs

 

 


 

Jeanluc

...encore lui!

 

Laura et son témoignage à seize ans



Laura est née avec une absence partielle des quatre membres; bras, avant bras, mi cuisse et la totalité du membre inférieur gauche.


Définition de Laura extraite du livre « Nos 10 000 bornes » publié au profit de l’association Entr’Aide et dans lequel elle venait de dessiner.

« Laura dessine des personnages représentant toutes les amputations possibles en coinçant son crayon dans le pli de son coude. Lorsqu’elle veut quitter son fauteuil elle en actionne le boîtier de commande avec son moignon et l’assise se redresse pour l’amener à la position verticale. Elle saisit alors ses deux béquilles avec ses moignons et se déplace sur ses deux prothèses de membre inférieur. Tous les gens qu’elle rencontre sont physiquement différents d’elle et sa richesse est là ; dans sa sérénité vis à vis de son prochain »

Elle avait seize ans alors et se baladait entre l’enfance et l’age adulte. Tout me bouleversait en Laura ; ses cheveux blonds et fous, sa parole nette, ses parents merveilleux… Ses dessins d’enfant étaient relevés d’étoiles et de lunes. Parfois un petit renard se cachait dans les hautes herbes et on ne l’apercevait que beaucoup plus tard, les renards, c’est comme ça . En fait ça n’était plus des dessins d’enfants, ça n’était pas vraiment de la caricature non plus, ça n’était pas adroit, ça ne ressemblait à rien d’autre qu’à l’étincelle produite entre le fond de son âme et les éléments perçus autour d’elle. Son corps l’avait protégé des modèles.

Plus indépendante que n’importe qui elle l’était à coup sûr, handicapée par sa malformation également. Grâce à ses parents et à l’entourage auquel j’avais le bonheur d’être associé Laura bénéficiait de ce que la société peut apporter de mieux aux personnes mises en décalage par une situation imprévue. Les éléments les plus visibles étant la prothèse prenant appui sur le bassin et celle emboîtant la cuisse gauche pour suppléer à l’absence de membres inférieurs ainsi que le fauteuil roulant électrique. Laura était donc en communication permanente avec l’ingéniosité des techniciens, les services de la sécurité sociale, ses deux sœurs qui l’adoraient, ses parents, l’enfance et l’âge adulte."



« Ma vie à toujours été une histoire de coïncidences. Déjà par le fait que je naisse. En effet, mes parents n’ont pas su avec les échographies que j’étais handicapée. Ainsi je suis arrivée : « surprise je suis là ! ne suis je pas magnifique malgré mon petit gabarit et quelques membres en moins ? ». Bien sûr, par rapport à ma taille ces quelques centimètres en moins c’était énorme, du coup ils ont cru que je n’était pas viable. « Comment l’auriez vous appelée ? », ont-ils demandé à ma mère sans qu’elle sache à quoi je ressemblais. Ils n’avaient pas jugé bon de me présenter à ma mère. Quant à mon père, il m’a aperçu mais il n’a pas su dire quoi que ce soit tellement il était choqué de mon apparence, et surtout de la réaction de l’équipe médicale. Quelques jours plus tard, mes parents ayant cherché à savoir si je vivais encore ont dû se battre pour me récupérer et ma mère à dû signer une décharge pour pouvoir sortir de la clinique et me ramener du centre des prématurés, à la maison.

Malgré le combat qu’ils ont dû mener pour me récupérer, je ne devais pas être encore assez convaincue qu’ils tenaient à moi, ainsi j’ai déclaré en décembre de ma première année, une maladie grave dont la raison était inconnue à tous. Il apparaissait impossible que j’avale une seule goutte d’eau sans parler de la nourriture. Déjà que je n’était pas grosse mais du coup, je devins carrément squelettique. (rassurez vous, j’ai bien récupéré, même trop à mon goût d’ailleurs). Mes parents deviennent aux yeux de tous, excepté quelques amis, des parents indignes. Pourtant toute la médecine se penche sur moi, mais que voulez vous, je n’ai jamais été sur les sentiers battus et ce n’est d’ailleurs pas des sentiers battus qu’est venu la solution. Une amie restée fidèle à mes parents leur à un jour parlé d’un docteur ostéopathe crânien ; rendez-vous en vitesse (un mois plus tard ce n’était plus la peine car je n’existais plus) et le lendemain je mangeais et buvais à nouveau. Un os du crâne déplacé avait failli me faire mourir mais de toutes façons lorsqu’on ne doit pas partir, on ne peut pas. La vie entière s’arrange pour que vous viviez si bien sûr vous faites aussi ce que vous pouvez. C’est ma vision des choses et toujours dans ma vie cela a été prouvé.

L’entrée en maternelle n’a pas été facile car des parents n’étaient pas d’accord. Peut-être avaient ils peur que je contamine leurs enfants. Dans n’importe quelle école où je suis allée (et pourtant j’ai souvent déménagé grâce au travail de mon père) ça à toujours été les adultes qui m’ont posé des problèmes. Les enfants, eux, me regardaient avec des drôles de yeux au départ mais ce n’était jamais malsain car il s’agissait de simple curiosité et tout de suite, je sympathisais avec quelques uns d’entre eux et je jouais. Tous dans les classes où j’étais les enfants étaient à mes petits soins et pourtant j’étais dans des classes dites « normales ». C’est pour cela que je ne comprends pas les problèmes d’intégration qui est à la une en ce moment dans les journaux. Je pense qu’il y a plutôt des problèmes financiers d’adaptation des locaux, d’assistance pour les soins mais c’est tout, ou en tout cas, pas de problème relationnel. Ma vision de la vie est peut-être spéciale parce que j’essaye de ne pas répondre à l’agressivité. Au collège où j’étais, on m’a jeté une boule puante à l’arrière de mon fauteuil et comme je ne savais pas ce que c’était, je n’ai pas réagi, du coup, on ne m’a jamais plus embêtée. L’impression que l’on renvoie aux gens fait que l’on s’entendra ou pas avec eux. Je crois aussi que je ne peux pas faire de compliment aux centres où l’on entasse des handicapés sans motivation extérieure car c’est ainsi que l’on fait régresser les gens. Là où j’étais il n’y avait pas de motivation pour la rééducation ni même pour la vie d’après, et lorsqu’en 3éme, j’ai voulu apprendre à marcher sans canne, la kiné d’alors a pris ça pour de la provocation et m’a congédiée Peut-être que cela m’a donné l’occasion de me retrouver face à moi-même et de savoir ce que je voulais vraiment. Toutes ces difficultés m’ont toujours fait avancer. Tous les centres ne sont peut-être pas comme ça mais la concentration entre handicapés de toutes sortes, mentaux et physiques, n’est pas bonne car au bout d’un moment on ne sait plus ce qu’on est.
Ces deux dernières années au collège ont été des années d’hibernation et je me suis réveillée un beau matin à l’EREA (établissement régional d’enseignement adapté) où j’ai fait des progrès énormes (je fais trois mètres de marche avec mes appareillages sans les cannes). En même temps que je suis rentrée en terminale littéraire. Je crois avoir toujours plus évolué à chaque fois que mes kinés ont cru en moi, quand j’étais plus petite et aujourd’hui. C’est beaucoup plus facile de progresser dans un univers confiant. Venir faire mes appareillages à Gondreville m’a aussi beaucoup aidé car les gens y travaillent parce qu’ils aiment cela et non pas seulement parce qu’il faut gagner un salaire. Je leur tire donc mon chapeau.
J’aimerais visiter bénévolement les gens en prison, j’aimerais faire de l’équitation, me professionnaliser en chant, faire de la peinture et suivre des cours à la fac de psychologie. Plus tard encore, peut-être aiderai-je mes parents dans ce lieu de vie qu’ils essaient de créer en ce moment, en animant des stages de psychophonie. J’espère qu’ils trouveront des moyens matériels, humains et financiers, de restaurer le bâtiment qu’ils ont choisi. Ce sera un lieu de passage pour des gens qui souhaitent se reposer. Je souhaite aussi créer une famille mais pour l’instant je trouve que ma vie est déjà un conte de fée grâce à ma famille.
Parce que je sais ce je veux faire de ma vie, celle ci est plus facile à vivre mais dans tous les cas, je crois en l’humanité."

 

Jean Luc

 

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Le logo pour entr'aide quand tu auras une seconde! Bonsoir!
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