Exil... d'Isa...
Exil
Sous le col doré sanglant de l’automne à la Faucille, la ville était invisible, engloutie par l’océan que le soleil évapore du lac entre ses montagnes.
Il a bien fallu plonger par les lacets dans la brume vers le feutré polyglotte et le gris des grandes banques.
C'était le onze novembre et la Suisse travaillait.
Il s’affichait dans la ville des campagnes xénophobes qui rêvaient de citadelle pour y conserver la paix entre les murs des montagnes.
Il y avait à la ville une exposition Courbet, trois très beaux autoportraits et son double en espagnole, la belle rousse irlandaise et des truites gigantesques l’œil piégé dans l’agonie, des fruits et fleurs de prison laissant comme une fenêtre à la Sainte Pélagie apercevoir à côté l’horizon d’un paysage.
Et peu après les marines, minérales et magnifiques, rochers calmes et vents d’orage à l’oblique sur la ligne, l'arrêt à la verticale c’était ces hautes montagnes au grain gris et granitique que le léger bleu des neiges peignait transparentes au ciel.
Isabelle Herbert