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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

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vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

12 janvier 2014

Fugace...Le Renard et la Princesse...un conte pour sa petite fille...

39173


Le bob enfoncé sur la tête, rabattu bas sur le front, elle semble statufiée…
Assise en plein soleil sur une langue de roche, elle reste immobile, imperturbable, partie dans un autre monde.
Le menton posé sur ses avant bras en appui sur les genoux repliés, mais qu’est ce qu’elle fait la petite ?
Entre ses jambes écartées, des processions de fourmis…
Ces petits êtres que personne ne regardent la captive !
Très affairées, pressées, elles courent, se croisent, reviennent en arrière. Quel ballet !
Il y en a qui portent des brindilles, d’autres de minuscules morceaux de feuilles découpés ou des insectes morts plus gros et plus lourds qu’elles.
En chemin, parfois certaines s’arrêtent et avec leurs antennes vont échanger quelques mots avec les copines.
- Bonjour, tu fais quoi aujourd’hui ? Moi je rentre d’une récolte de feuilles, je n’en peux plus !
- Je vais à la frontière, il semble que nos ennemies rouges essaient de nous voler des réserves ! Pas trop le temps de bavarder, il y a urgence !
- Coucou la jeune ! Tu découvres le territoire ? Ne te perds pas et surtout ne vas pas au bord du torrent, c’est très dangereux.
- Oui, bien sûr ! Vous les anciennes, vous savez tout sur tout ! Comment voulez-vous qu’on apprenne si vous êtes sans cesse en train de surveiller ce qu’on fait, où on va, qui on voit !
- Eh bien, vis ta vie ! N’écoute rien, apprends en prenant tes risques. Mais si tu te blesses, tu sais ce qu’il t’arrivera : Dans la famille les éclopées ne nous servent à rien.
La chorégraphie des fourmis semble anarchique, sans but, totalement inutile.
Pourtant toutes ces files indiennes de six pattes et deux antennes, après des détours parfois absurdes, rentrent immanquablement dans une faille de roche, vont y cacher leurs trésors ; ressortent aussi vives, repartent à la conquête d’autre chose…

La petite est subjuguée, elle ne se lasse pas d’observer cette activité…
Soudain, un froissement dans les genêts au-dessus de la roche lui fait lentement relever la tête, rester à l’écoute.
- Tiens ! Ce bruit n’est pas celui du vent, il y a quelque chose là haut !
Toujours assise, immobile, elle le voit !
Le renard s’est arrêté lui aussi.
Il la regarde sans bouger.
- Hé, tu pourrais dire bonjour quand tu passes. C’est à ceux qui arrivent de dire bonjour !
- Je ne te connais pas. Et puis, tu fais partie de la race des hommes, ceux- là me chassent parce que soi-disant ma famille est trop nombreuse, qu’elle vole les poules, mange les lapins sauvages ! Les hommes me font peur.
- Oui, mais moi, je ne suis qu’une petite fille, je ne vais pas à la chasse, je ne fais pas de mal à ta famille.
Tu es très beau, le bout de ta queue blanche est comme une étoile !
Je suis souvent dans ce coin, toi tu y passes à quelle heure ?
- C’est quoi l’heure ?
- Ben ça ! C’est un truc que les grands ont inventé il y a longtemps !
Ils regardent la montre, la pendule, le téléphone…Même le clocher du village nous abruti avec ça, à toujours sonner, sonner, de jour et de nuit !
L’heure, c’est un esclavage !
L’heure c’est quand on m’appelle pour manger, rentrer pour se laver, le soir pour se coucher.
Les grands en deviennent fous ! Sans cesse en train de dire : « Il est déjà l’heure et je n’ai plus le temps ».
En fait, le temps, ils ne le prennent plus ni pour regarder, ni pour écouter. Ils ont désappris !
- C’est bizarre chez toi ! Chez nous, on vit avec le soleil, la lune, la nuit, le jour. Elles sont là nos horloges et nos montres.
Mais, au fait, quand je me suis arrêté pour te regarder, qu’est ce que tu faisais ? J’ai cru qu’ils avaient posé dans la colline un nouveau nain de jardin.
- Dis donc ! Je suis une vraie petite fille moi ! Pas une espèce de truc en plâtre qui ne ressemble à rien et qui est tout moche !
D’accord, j’ai un short un peu déchiré et des tennis troués, mais tu sais, les petites jolies et bien habillées, tu ne vas en croiser souvent dans la colline.
Quand tu es passé, je regardais les fourmis. C’est fabuleux !
-  Tu regardais les fourmis ?
Je n’ai jamais croisé d’humain qui sache encore faire cela.
C’est vrai, toi, tu n’es pas comme les autres !
- Dis, renard, on pourrait devenir amis ?
Moi tu sais, les grands n’ont pas de temps pour s’occuper de moi, alors je suis souvent dans la colline, les taillis, au bord du ruisseau ou de la mare.
J’y rencontre beaucoup d’animaux. Sous la haie d’aubépines, il y un merle que je vais voir ; il me chante ses plus beaux refrains.
Avec toi, on pourrait se raconter des histoires…
- Mais quoi ?
- J’avais lu l’histoire d’un petit garçon qui a voyagé d’étoile en étoile.
Un jour, sur terre, il a rencontré un renard qui voulait qu’il lui dessine un mouton
- Un mouton ! Ah, ça oui ! C’est bon le mouton ! Mais pour moi c’est trop gros à chasser ; et alors là, tous les hommes sortiraient avec leurs fusils pour me tuer ! Tu es folle de me raconter des histoires pareilles !
- Ne soit pas impatient ! Attends !
Le renard et le petit garçon sont devenus amis, chacun racontait à l’autre sa façon de vivre.
Nous on peut aussi essayer.
- Alors, explique-moi, c’est quoi être amis ?
- Pour être amis, il faut beaucoup d’amour, accepter l’autre avec ses différences, ne pas le critiquer avec l’amertume ou l’envie dans le cœur.
Ce n’est pas pour autant qu’il faut se contenter de le regarder et le laisser faire des bêtises sans rien dire. Il faut doucement lui montrer, lui démontrer ses erreurs ; et après le laisser faire ses choix et les accepter, même s’il arrive que cela t’égratigne.
- Donc, un ami ça peut te faire de la peine, te faire pleurer ?
- Oui, un ami ça peut faire de la peine.
Cette peine elle est aussi grande que l’attachement que tu as à ton ami : Si vous êtes très proches, avec une grande complicité ; elle est forte. Si vous avez seulement une relation sans profondeur, elle ne te marques pas et passe comme la brise dans les cheveux.
- Tu voudrais que l’on soient complices, avec des secrets rien qu’à nous, des jeux que l’on invente, des moments de partage ?
Mais tu as déjà des amis !
Je t’ai vue de loin jouer avec un chien, et il y a un chat dans ta maison ?
- Bien sûr, j’ai un chien, je l’aime beaucoup. On ne peut pas le laisser en liberté sinon il s’enfuit, c’est sa race qui est ainsi.
J’ai aussi un chat, noir comme une nuit sans lune et sans étoiles. Mais lui, il est indépendant puisque c’est dans sa nature.
Tu sais, un chat, ça vient te faire des câlins quand il le veut bien ; il ne faut pas le forcer, c’est impossible ! Mais si je suis obligée de rester couchée quand je suis malade, il sait que j’ai besoin de lui ! Il vient se mettre sur mon oreiller, cale sa tête contre la mienne et ronronne jusqu’à ce que je m’endorme.
- Je dois te dire que je n’aime pas les chiens, ils me font peur. Les hommes les lancent à ma poursuite pour essayer de me tuer.
Quant aux chats, c’est autre chose : Notre famille a pris l’habitude de vouloir les attraper pour les manger.
Alors, que faire ?
- On va faire ce que font de vrais amis : Chacun fait un effort pour arriver à une entente.
Je te promets de ne pas lâcher le chien.
Et toi, est-ce que tu t’engages à ne pas attraper le chat ?
Ah ! J’ai aussi oublié de te dire que j’ai un hérisson qui vit dans la haie près du fossé.
- Un hérisson ! Même pas je m’en approche ! C’est une boule de piquants, on ne peut pas y toucher, tout au plus le faire rouler avec sa patte pour jouer.
- Ne pense pas à jouer avec mon hérisson, tu pourrais le blesser, je ne saurais pas le soigner.
Est-ce qu’on va s’entendre ?
- D’accord ! Pas de poursuite du chat, pas de partie de foot avec le hérisson et tu ne laisses pas le chien vagabonder.
- Bien, il nous reste encore à nous trouver un nom à chacun.
Moi, j’aimerais bien t’appeler « Etoile » ! Le bout blanc de ta queue me fait penser à celles qui brillent si fort au fond du ciel.
- C’est beau ! Merci pour ce nom.
- Moi, je pense à ce petit garçon qui voyage dans les étoiles : C’est un prince sans nul doute ! Alors j’aimerais bien t’appeler « Princesse ». Tu seras ma Princesse, celle qui a une Etoile.
- Dis Etoile, tu vois qu’on s’entend bien !
Il ne faut pas grand-chose pour se comprendre : Savoir écouter l’autre, ne rien se cacher, accorder sa confiance, accepter ce qui est différent de soi.
Mais maintenant, je dois rentrer à la maison pour dîner, il est l’heure !
On se revoit demain si tu veux bien ?
- Mais Princesse, comment sais-tu qu’il est l’heure de rentrer ? Tu n’as pas de montre !
- Pas besoin de montre ! Regarde, le soleil vient de passer derrière le sommet du grand merisier, dans peu de temps il va sauter derrière la colline. Alors je sais qu’il est l’heure de rentrer.
- Tu n’es vraiment pas comme les autres toi ! Qui t’as appris à connaître ces choses ?
Et demain, bien sûr qu’on se revoie ! Mais à quelle « heure » ? Quel repère vas-tu inventer pour que je comprenne ? Tu sais, je ne suis qu’un renard qui ne connaît rien.
- L’heure je la vois dans les rayons du soleil, avec des repères qui sont à moi. Qui m’a appris ça ? Souvent j’ai écouté les Papis sur la place qui disaient : « Ah, le soleil est à la pointe du clocher, c’est l’heure de l’apéro ! ». Alors je me suis mise à regarder le soleil, j’ai créé mes marques.
Pour demain, tu verras, quand la porte de la grange sera pleine de soleil, je serai dehors.
Moi, je peux t’appeler, mais toi comment vas-tu me répondre ?
- Je japperai doucement plusieurs fois.

Dans le courant de la matinée suivante, la colline a résonné d’appels bizarres : « Etoi-oi-oile ! Etoi-oi-oile ! », auxquels ont répondu des cris curieux…

Au pied du même genêt, la petite et l’animal se sont retrouvés.

- Bonjour Etoile !
- Bonjour Princesse ! Qu’est-ce qu’on fait ? J’aimerais beaucoup que tu me racontes ta vie de petite fille !
- D’accord, mais toi aussi tu me raconteras ta vie de renard.
Viens près de moi, tout près, on pourra parler doucement.
- Pas tout de suite. Il faut que je m’habitue à ton odeur, tu sais les hommes je n’en ai jamais approché.

Au fil des jours, personne n’a jamais su ce qu’ils se racontaient !

Un jour, un chasseur a vu une petite fille qui caressait un renard couché sur le dos…
Une autre fois, c’est une grand-mère qui a aperçu un renard assis contre une enfant, sa tête lovée dans son cou…

L’histoire d’Etoile et de sa Princesse est restée secrète.
Seuls le vent, les herbes et les oiseaux ont pu entendre.
Alors, si tu veux savoir, écoute les chants de la colline.

FUgace

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Commentaires
M
Bonsoir, je suis en dut mmi et pour un projet scolaire sur le montage photo j'aimerais savoir si il était possible de réutiliser votre image afin d'avoir un renard pour les fables de la Fontaine. Bien entendu je pourrais vous montrez le travail effectuer. Merci d'avance, bonne soirée <br /> <br /> Manon.H
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F
Merci pour la photo qui est superbe!<br /> <br /> En plus, un fond de montagne!<br /> <br /> Dis Pimp, tu étais avec moi quand j'ai vu ce renard avec le bout de queue blanc? Car il existe ce renard!
Répondre
A
Fug'<br /> <br /> J'espère que Isa passera car c'est elle la spécialiste des contes!<br /> <br /> Et Rémy aussi mais alors des très marrants dans son style incroyable!
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