Fugace "Mes godasses"
Mes godasses,
Espadrilles, tennis, baskets,
Escarpins, voire talons aiguille !
Je porte mes godasses à ma convenance,
Selon la couleur du moment, de mon humeur,
Ou si je veux jouer.
Dans toutes je suis bien. Usées, déformées
Ou pomponnées, ce sont les miennes.
Formées à mon pied, elles aussi moi.
N’escompte pas me faire enfiler les chaussons de ton ex !
Les objets, les meubles, choisis et disposés,
Chargés de souvenirs et d’évènements !
Je les ressents, je les renie quand ils sont
Trop négatifs, trop empreints de personnes
Qui n’ont rien à faire dans mon présent,
Mes demains, mon avenir.
J’ai fait table rase. Je repars avec deux bois flottés,
Quelques cailloux ramassés sur la grève déserte.
Je ne peux vivre parmi des choses que ton inconscient fera revivre.
Les maisons ! Ah, ces amas de pierres
Qui suintent, transpirent le vécu de ceux qui nous y ont précédés.
Je les respire ces présences qui s’accrochent, s’incrustent,
Même si on aère, même si on repeint.
La mémoire des bâtis s’impose, bouche l’horizon.
Mes godasses tissées de liberté, d’espoir
Ne peuvent que me porter vers un futur
Indemne de nos souvenirs, les tiens, les miens.
Je ne pourrai habiter un lieu encombré par le passé.
Fugace