Premier texte...
QUI SUIS-JE ?
(Brouillard existentiel)...
Qui est moi, qui est l'autre ?
Mais j'ai tant de « moi », comment savoir si cet autre, là, qui se permet de ne pas sembler être moi, n'est pas un moi timide, déguisé ?!
Qui est le moi ?
Zat iz ZE Keschtionn'!
Qui est moi, qui est l'Autre ?
Comment faire la différence ?
Et lequel est-ce que je préfère ?
Ah ! La vie de multi-moi est dure, je vous le dis.
Mes moi, en s'additionnant, me divisent-ils ?
Ils se multiplient, alors me soustraient-ils quelque chose...
Ou quelque moi ?
Si oui, lequel ?
Angoissant, non ? (Vous avez une calculatrice existentielle ?)
A la réunion des copropriétaires de Samovar S.A., il y a des moments hallucinants, je vous le jure ! Je m'arrache la parole - et le micro - à moi-même pour m'exposer mes auto griefs (non, je n'ai pas griffé ma voiture !). Mais je ne m'écoute pas. Là-bas, à l'ombre des moi-mêmes en fleurs, l'ombre de moi-même jette un doute ombré sur la possibilité qu'on ait oublié un moi à l'ordre du jour : un coup à reporter la réunion d'un moi ! Et quand je dis "réunion", c'est rhétorique (en plus d'être pléthorique)! : il faudrait dire l'aréunion, tant cela tient du feu d'artifice centripète. (Non, je ne suis pas grossier, mais scientifique !). On pourrait y passer des mois, à rechercher les petits de la chatte que je ne reconnais pas à ses moiouuuu,celle qui se dilate les rats et la sous-ventrière.
De moi à moi, je me le demande parfois : " Où vais-je ?!".
Mais, si je me pose la question à moi-même, c'est que je n'en connais pas la réponse. Alors, pourquoi me la poser, la question ? Je me le demande...
Enfin, si, je sais pourquoi je me le demande. Si je ne me demandais rien, comment saurais-je lequel des moi je ne suis pas, au moment où je me pose la question !
Ce serait donc la question que je me pose qui me dirait – à peu près – quel moi est en cours ?
Cela complique un peu les choses, et change le sens d'un tas d'autres choses, mais on ne va pas s'arrêter, se trouver en panne de sens, parce que le sens a changé de sens, n'est-ce pas ?
Alors, je me le demande : Qui suis-je donc ?!
Celui qui mord la main qui veut le caresser d'un air paternaliste : »Allons ! Écoutez-moi. Je sais mieux que vous ce qui est bon pour vous. ». Argh ! Clac !
Celui qui est prêt à donner beaucoup, sans rien attendre, parce que ça lui fait plaisir ?
Celui qui sait qu'il n'est pas à sa place, mais qui n'est pas foutu de savoir où elle est cette p$^*&% de place !
Celui qui danse sur la folie des mots, texto-délirant, pour supporter l'absurdité ?
Ou celui qui rêve de choses sombres ou lumineuses, selon les jours ou les cauchemars ?
Celui qui sent que rien ne vaut rien - et vice-versa – et qui se force à faire, en se disant « On ne sait jamais… » ?
Celui qui se dit que lorsqu'on a fait le tour de toutes les valeurs, on en revient toujours aux moins frelatées : l'amitié et la tendresse ?
Celui qui se dit que la colère, la révolte ou le silence valent mieux que le mépris et l'arrogance ?
Celui qui sait que les arrogants sont nus – eux aussi – mais qu'ils ne le savent pas ?
Que les non-arrogants sont tout aussi nus – mais que eux, ils le savent ?
Celui qui se dit qu'un sourire fait plus de bien qu'un conseil. Et que, parfois, les larmes sont - aussi – un moyen de communiquer ?
Le funambule qui danse sur le fil des probables, des pourquoi pas ? , et des « Rien n'est à mépriser qu'on ne connaît pas ?
Celui qui a peur comme tout le monde, et qui rit… pour continuer ?
Celui qui sait bien que c'est « comme ça… », mais qui, à chaque fois qu'on le lui répète, répond « Il est à combien, le kilo de résignation ? ».
La trompette qui dit : "J'existe !", ou bien la flûte qui murmure : "Ne vous dérangez pas pour moi, je ne fais que passer." ?
Celui qui se dit parfois, dans sa tête, et aux frontières d'un sommeil fuyant : "Maman, où es-tu ? Où est mon oasis… ?".
Celui qui a hâte de partir… et hâte de revenir ?
Alors ? Schizo ou simplement humain, très humain ? Bonne question, n'est-ce pas ? Mais, je vous le concède, il y a là comme un fumet de référence circulaire, je suis d'accord. Quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Je me rejoue, en boucle, le dormeur d'Ovale ! Quel émoi ! Justement, lequel est moi ?!
Celui qui a un toi ? Celui qui est à tu et à toi avec lui, avec eux ? Mais si c'est leur moi, c'est un leurre ! Et l'heure du moi a déjà sonné, là-bas, au clocher fêlé du m(r)oi(r). Et je ne vous parle même pas du moi de l'heure, du moi à l'heure (salaire ou vitesse de déplacement d'un des moi vers ses contreblables (variété exotique et non OGM de contraire/semblable, obtenue - sur ordonnance - par ingestion de m(ir)oi(rs). ?) Estransinant, non ? Comment voulez-vous après ça que le Guy qui glace le son perçoive le son du Guy de l'Ernest... ?
Tout ça pour dire que si le temps était un peu plus à l'heure, je n'aurais pas besoin de courir après moi-même. C'est non seulement fatigant, mais on finit par tourner en rond, circonférence démente qui se mord la queue ! Disons-le carrément : « Dans la vie, faut pas s'en sphère ! Et Pi quoi encore ?! »
Nous sommes tous des enfants perdus. Certains se retrouvent, d'autres non…
- Hervé -
Ses moi labyrinthiques et fabuleux.
Visite tous les jours à l'heure de l'apéro.
Chèques et cartes de crédit acceptées.
(Comme ce moi-là est un grand timide, il a fait raconter sa vie par un collègue : Sam O'Var...)