Aglaé Vadet...vieille miette de Printemps...les primevères...
Mon Dieu qu’i sont cons !
Dimanche, mes invités sont arrivés avec une coupe de primevères. Et je constate pour la énième fois qu’on m’offre des fleurs aux couleurs multiples, violentes, et contrastées ! Pourquoi ? ces fleurs de printemps si délicates dans leur teinte naturelle, subtilement blanc cassé d’un souffle de jaune sont devant moi, affreuses, en rouge, violet, jaune sur leur litière de feuilles vertes. Pourquoi moi ? Pourquoi cette agression vulgaire me révulse au lieu de me faire plaisir ? je crois deviner et c’est bien triste. Mes tableaux si haut en couleur parfois laissent supposer à certains qu’il font un choix excellent avec ce bariolage incongru ! Elle l’aime la couleur Aglaé, eh ! bien ! elle va en avoir !
Les artistes ont tous les droits sur leurs créations et je les encourage à ne rendre aucun compte à la réalité. A peindre des maisons en vert et des nuages en noir si il leur en prend la fantaisie….A passer outre toutes les idées reçues, à piétiner les lois de la perspective, à se donner toutes les libertés et toutes les exagérations mêmes les plus dingues. C’est la liberté de la création et la recherche de l’artiste vers une expression personnelle, et
forte le plus possible.
Mais les fleurs du Bon Dieu sont comme la carnation d’un enfant des faits de nature et pour cette raison, parfaites, et nul ne doit les traficoter à sa guise, non ?
Je hais donc les primevères de toutes les couleurs autant qu’un vêtement gueulard, les colliers en plastique, les nourritures synthétiques, toutes choses que le bon goût réprouve avec la dernière violence. Qu’on se le dise !