Un mec de Vichy...
elle sort, peu à peu, du labyrinthe, elle marche, elle marche et elle s'en
fout, ça n'est qu'un prélude, elle s'en fout et elle
avance, transperçant la foule la foule frigorifiée, elle rencontre la
foule pour s'entraîner, se préparer à autre
chose cherchant chaleur et petites déceptions du quotidien, pour
consolider sa haine jusque dans la foule se préparer
à un autre labyrinthe, un autre here I am, un here
I am tellement here, tellement I
qu'elle se fout qu'elle se fout de son honneur, d'âme,
et elle sort peu à peu criant contre tous, elle est tellement humaine qu'on dirait un monstre, et les
monstres n'aiment pas les
monstres car les
monstres leur rappellent qu'ils sont des
monstres,
IFONSKAWATA IFONSKAWATA
dirait son âme, tandis qu'elle fend la
foule
qui reflue pulsing chasing the rythme, le rythme dont elle est l'esclave, le
rythme de son coeur pulsing chasing les mots malement magnifiés par
l'étonnante solitude qu'elle exhale,
parce qu'elle est seule parce qu'elle est authentique parce qu'elle n'a pas le choix, parce qu'elle a besoin de toute sa tête pour vomir convenablement,
pauvre tête et pauvre bête,
pauvre bête,
pauvre bête et pauvre tête, peut-être
qu'un jour on te foutra la paix,
j'espère qu'on te foutra la paix,
alors recrache cet aftershave et attends-moi, je te ferai du boudin blanc, un boudin blanc si émouvant, si tendre si humain, un boudin blanc si pur un boudin blanc dressé contre la foule, grillé lové contre ta bouche ta bouche immense ta
tellement naïve,
et depuis si longtemps
que tu as perdu tout espoir
pour toujours et pour de bon
ma belle mon ange mon réglisse des profondeurs
car les monstres n'aiment pas les monstres
un jour elle accoucha d'un coeur