Poème de RV...........

Sur l'entrelac des images,
Cauchemar névrotique nimbé d'haleines murales
S'articule la nuit, se prépare l'abysse...

Des lunures boréales s'arborescent
Sur le velours gothique des murs.
Des éclats de nuit s'enroulent
Sur l'arche des songes,
Hypnotiques reflets d'aurores diluviennes...

A l'orée des bruits,
Des cortèges de froid poudrent de neige
Des résonances volcaniques.
De fébriles murmures
Resserrent les lueurs
De la peur.
Des rugosités angoissées
Se rassemblent
Dans le souvenir du feu et de l'enfance...

Les pétales de sang
D'un diadème d'outre-nuit
Quadrillent l'espace ;
La courbure de son cri,
Halluciné, ironique,
S'enroule dans des plis crucifères,
Incandescents, diaprés, torturés
De lumières orangées.

Le frémissement glauque de l'angoisse
Tresse ses nerfs en laines indociles
Et relâche ses larmes de lune.
Un sommeil fuligineux
Brode quelques hures indifférentes...
... Et c'est un autre matin d'encore...

La croyance a une résonance,
La question a une résonance...
Parfois, elles se croisent,
parfois elles restent parallèles, étrangères,
ignorantes l'une de l'autre,
ennemies à l'occasion.
Mais quand elles se croisent, voilà un autre possible.
Qui ne s'appelle pas forcément une solution.
Tout au plus une direction ? Une dimension ?
L'inconnue de l'errance est ouverture.

A travers les larmes,
A travers les armes,
A travers les drames,
On va on ne sait où,
Ombres pointillées dans les brumes du doute.
Questionner la lumière ?
Ses fausses couleurs renvoient de vraies questions :
Qui rêves-tu ?

Lynché de mots, je partirai
Au refuge du silence, tresser
Mon rêve de papier,
Dans l'esquisse du vide,
Cet aimant fabuleux,
Ce repos aux mirages innombrés,
Vertige en suspension,
Libéré des miroirs fous,
Des rages indicibles,
Libre de conclusions.
Se faire courant d'air,
Se glisser dans un autre moi-même,
Sans souci de l'infini...
...

La paix, rêve discret, obstiné...
Ou absurde ?

On verrait s'évaporer les inutiles légendes,
sergents recruteurs de la Mort,
colosses aux pieds d'argile, piliers des bûchers.
Des prophètes colorés s'échapperaient de l'arc-en-ciel,
Des messies narcissiques s'envoleraient hors de la gamme...

Mais l'épouvante patiente ricane.
Des acteurs translucides dansent avec leurs miroirs.
Des épaves de burgraves caracolent sur des remparts élastiques.

Sommes-nous paix ou guerre ?...

La paix est-elle un but ou un outil ?
La guerre est-elle un état, ou bien une maladie ?
Les mots de la guerre sont les même que ceux de la paix,
Ce qui change, c'est la manière de les prononcer ?

La haine est-elle un clone détraqué,
inversé, de l'amour ?
La jalousie, n'est-ce que la partie visible de la possession ?
Et l'ambition, un éclair noir de solitude ?
Et l'arrogance, une version mal sous-titrée
de :"Mais qui suis-je donc ?!".

Sommes-nous tous des Janus
qui avons oublié le présent ?
La paix est-elle un privilège ?
Peut-on comptabiliser la paix ?

Ne sommes-nous en paix que par procuration, par délégation
de ceux qui sont morts ?
La paix est patiente - ou bien le désir de paix ?
La guerre est impatiente - ou bien le désir de "gagner" ?

Hervé Baudouy

Comments

[leutenegger]

Pas de "merci" quand ça coule de source, RV !



Merci ! hahahaha !!!



Dan

[sylvie]

Registre inhabituel d'Hervé, mais très intéressant, qui soulève bien des questions en effet...

[Aglamiettes]

RV

C'que t'es beau! Je suis ravie...

Ce petit Erwan dans tes bras est-il ton fils?

[Samovar]

Acteurs, bien sûr.

Mais la question, pour moi ,est toujours:"Qu'est-ce que je suis prêt à *accepter* de faire?"...

Et là, souvent , ça coince...

Bonne chance à ton petit neveu...

Bisous

RV

[Ange]

Pas facile de commenter derrière ces mots



Bcp de questions...

selon moi tt est lié ...une seule réponse...



sergents recruteurs ...

mon petit neveu part demain pr le mali ... petit il était joufflu comme le petit bout de chou ds tes bras, là au dessus...



rêves, sourires ou larmes de papiers... tic tac, tic tac...



nous sommes observateurs mais aussi acteurs de cette vie, qui que ns soyons.