Isabelle Herbert..."Tour"... Hai Ku des quatre saisons pour une fin d'hiver tiédassou!

Sillages des foulques

sur l’or du lac ondoyant

joncs sur l’émeraude

Encore ombragée

la cascade du rosier

bientôt assoiffée

D’un seul œil ouvert

le mur sud part en voyage

lézard ou varan ?

Rouge vigne vierge

une goutte à chaque pointe

la pluie fait des perles

Qui les a lâchées

en chapelet pour Poucet

les vesses de loup ?

Première gelée

avant la montée du jour

chlorophylle grisée

Chardon déjà noir

calligraphie sur la neige

à mes pieds gelés

Au soleil fondant

sur le lac mi-dur mi-tendre

les canards patinent

Flamme de l’hiver

à l’assaut du marronnier

un corbeau bleu-noir

Matin brume bleue

dans les rameaux encore noirs

premiers chants d’oiseaux

Tambours sur les feuilles

rousses de l’année passée

grêle chant de mars

Cinq pétales blancs
tremblent au vent dans la toile
cerise promise

Isabelle Herbert

Comments

[maïk]

J'ose à peine m'immiscer dans cette joute moi qui ne sait pas mettre quatre mots bout à bout, mais isabelle, quel bonheur de lire votre poésie.

[jb]

en bref, je crois qu'on peut sans doute avec entraînement parvenir à becter avec des baguettes et apprécier le riz ; je pense qu'on pourra aussi bien parvenir à confectionner des sushis qui, si le poiscaille est frais, blufferont les meilleurs chefs nippons... mais pour ce qui est de l'haïku je crois qu'il nous manquera toujours quelque chose.

[jb]

hélas, trois fois hélas : "hélas, hélas, hélas" !



Sur les doigts ou pas

Il faut cinq sept et re-cinq

ou haïku n'est pas.



parce que c'est la loi absolue et intangible de cet art-amusement qui en emprunte autant à la calligraphie verticale, au graphisme cher au soleil levant qu' à une idée empruntée à l' idée occidentale de la poésie

C'est un dessin fait de signes sonores (mores) et évoquant un instant marquant dans un contexte saisonnier ou naturel



oui, oui, oui...une peinture ou une photo si tu veux; quasi stricto sensu : l'haïku se regarde autant qu'il se lit.

Mais décrire, d' écrire,une photo ou une peinture ce n'est déjà plus donner à voir une photo ou une peinture, ce n'est que de la littérature tout comme ton joli quatrain manman !

[isa]

le haïku Papa c'est comme la peinture ou la photo

si tu donnes rien à voir, à l'huile ou à l'eau

t'auras beau compter sur tes doigts

manqueront toujours l'oeil et le pinceau



de qui à ton avis ? ;-)

[jb]

Printemps comme été

Cinq sept cinq ou bien balpeau

Haïku a l’eau



Mais de qui se « moki » t’on ?