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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

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vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

29 octobre 2012

Isa à la maternelle...

 

isa-matenelle

 

Ah la maternelle !

Je me souviens que je voyais les enfants passer dans la rue avec leur cartable et que mon frère y allait. Alors j’avais demandé à moi aussi y aller.

Maman nous avait cousu des sacs à goûter dans un tissu à carreaux, avec une coulisse dont on passait le cordon autour du poignet. Je me souviens que j’aimais bien en sentir l’odeur mélangée de coton, de pain et de beurre, quand je le ramenais vidé. Il y avait une petite espagnole dont la maman enduisait les tartines d’huile d’olive, et je me souviens qu’elle en avait marre parce que son sac à goûter était tout taché. Moi, les taches ça arrivait à la saison des fraises, quand Maman en coupait des rondelles sur le beurre avant de saupoudre le tout de sucre, mais je ne me plaignais pas, c’était délicieux.

Je me souviens sous l’ongle de l’épaisse peinture vermillon qui recouvrait les pots cylindriques, peut-être d’anciennes boîtes de conserves, rangés dans des casiers au fond de la classe, et dans lesquels dormaient, trop souvent à mon goût, les grosses perles de bois avec lesquelles on avait parfois le droit de jouer.

Je me souviens des rondes dans la cour de récréation, avec le fromage au milieu sous son chapeau pointu, des marches sur lesquelles on sautait, d’un petit garçon frisé très brun qui ressemblait à Soupalognonycrouton (mais je ne le savais pas encore) et qui me plaisait bien, il parlait tout le temps, même qu’une fois il avait fini puni sous le bureau de la maîtresse.

Je me souviens que Maman m’avait tricoté un long bonnet rayé à pompon dont j’étais très fière, et qu’une fois que j’étais arrivée avec en retard, la maîtresse avait fait chanter à tous les enfants, « meunier tu dors, ton moulin va trop tard », et tout le monde me regardait et je me souviens que je n’ai plus jamais voulu le porter.

Je me souviens qu’il y avait près du portail d’entrée un réduit bien fermé, à peine plus haut que nous, où on devait ranger les poubelles et peut-être quelques outils, et que je le regardais avec respect en l’imaginant plein de fourmis avec dedans l’œil de Dieu, parce qu’on nous avait appris (c’était une école catholique) que même si on était aussi petit qu’une fourmi cachée dans le noir, Dieu pouvait nous voir.

Je me souviens qu’il y avait un bac à sable et que c’était pas facile d’arriver à se procurer un seau, un rateau ou une pelle. Je me souviens d’avoir joué le berger dans une crêche de Noël parce que j’avais un capuchon en fourrure de lapin que Maman m’avait retaillé dans un manteau à elle, et je me souviens que les robes des anges et de Marie étaient bien plus belles.

Je me souviens qu’on faisait des dessins tout raides en tirant des aiguillées de laine vive dans les trous tout indiqués de fiches cartonnées, ça s’appelait du picage, et qu’on collait des gommettes à l’intérieur des ailes de papillons tracés à gros trait noir..

Je me souviens qu’on portait tous des tabliers, le mien était en nylon rose, et que quand je l’avais appelé sarrau, la maîtresse avait ri en disant que je venais de la campagne, et je me souviens que je ne lui ai pas pardonné.

______________

isa

PS : tu reconnaîtras le bonnet

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Commentaires
D
Si vous désirez lire l'intégral de la nouvelle de Jean, c'est ici, illustrée de ses photos :<br /> <br /> <br /> <br /> http://daneries.canalblog.com/archives/2012/11/01/25477789.html<br /> <br /> <br /> <br /> Dan<br /> <br /> °°°°°
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J
"je me fondrai" ... of course ! "fonderai" n'était pas très fondé <br /> <br /> Scuze pour celle-là... et les autres.
Répondre
J
A vrai dire, la maternelle, je n’y suis guère allé. Du moins y étais-je un écolier épisodique. Elle me mettait dans un tel état d’angoisse que pour des parents normaux comme les miens il s’avérait sans doute trop difficile de m’y laisser dépérir à longueur des journées des semaines d’une année scolaire. Surtout la première année. <br /> <br /> La seconde année ne me fut pas moins stressante mais j’y suis davantage allé parce que pour des parents normaux comme les miens il s’avéra sans doute trop difficile de me penser non scolarisable ce qui, pour des parents normaux pourrait bien se confondre avec « non sociable » et donc se traduire, pour une famille et des voisins normaux comme les nôtres, par une sorte de tare quasi génétique.<br /> <br /> En ce qui me concerne je sais quand même que, toute tare incluse et bien comprise, ce sont ces deux années de maternelle me privant de maman qui m’ont définitivement fâché et pour les dix-huit ans à suivre avec l’institution chère à Jules Ferry. Je ne suis jamais allé à l’école comme les autres, je suis toujours retourné au bagne en septembre ! et dire que certains imaginent que c’est l’automne qui me colle cette vague mais récurrente mélancolie à la fin de l’été !<br /> <br /> Pour revenir à la maternelle c’est au cours de la deuxième année, dans la section des grands –(dame ! étant né en fin d’année j’avais quand même tout juste cinq ans) – que cette antinomie entre le système et moi fit sa première démonstration.<br /> <br /> C’était un vendredi matin et je voyais enfin se terminer cette semaine studieuse que je venais de traverser laborieusement dans ma petite blouse grise. Pendant deux heures on avait griffonné et reproduit au crayon gris les lettres de nos prénoms, de notre nom, aussi les noms des mômes du livre illustré « Malou, Perlin et Pinpin », ces héros de chez Fernand Nathan qui ne faisaient que des choses simples et en quelques mots : « Malou aide sa maman, Malou fait la vaisselle »…. « Perlin et Pinpin re-gar-dent les pin-sons » … je me souviens : qu’est-ce qu’ils étaient cons ces trois-là !<br /> <br /> Et comme ces écritures étaient à peu près sur les lignes et pas trop mal foutues pour l’ensemble de la classe, voilà-t-i’ pas que cette chère Madame Julia, notre institutrice dépressive, décide que :<br /> <br /> - « c’est très bien les enfants et cet après-midi nous allons encore écrire mais cette fois nous le ferons avec de l’encre. »<br /> <br /> comme elle avait bien détaché les dernières syllabes en appuyant dessus : « a-vec- de-l’en-cre »<br /> <br /> Cette phrase lâchée sans malice m’avait pourtant percuté en plein sinciput et je crois qu’elle résonne toujours dans mon crâne.<br /> <br /> - « là …là, ça se complique ! » m’étais-je aussitôt inquiété. Non pas que l’exercice projeté me fit spécialement peur, mais connaissant la Mère Julia comme j’avais appris à la connaître depuis la rentrée, je me dis aussi sec et in petto : « elle va nous emmerder tout l’après-midi avec ses plumes et ses encriers, avec les taches et les chiffons ».<br /> <br /> Ma décision était prise en fait dans les trois secondes de l’annonce magistrale : ça serait sans moi !<br /> <br /> On est rentré déjeuner à la maison normalement. J’ai raconté comme chaque jour ce que j’avais normalement fait de ma matinée et ma mère fut sans doute ravie de le savoir. Après le déjeuner retour à l’école et je me retrouve dans la cour avec tous les autres ou presque à attendre la maîtresse. Billes, cache-cache et chat perché pendant un gros quart d’heure aux quatre coins de l’aire goudronnée.<br /> <br /> Mon programme personnel ne comprend rien de ces jeux et profitant de ces quinze minutes bruyantes, bah… je me tire.<br /> <br /> Mon plan est tiré à quatre épingles. Je vais resté juste à côté de l’école dans le petit bois d’acacias et j’attendrai que le soleil décline. Et j’attendrai l’heure de la sortie où se mêlent les mômes des cinq ou six classes de maternelles et les six ou sept classes de primaire, ce qui fait une sacrée marmaille. Je m’y joindrai mine de rien et sortirai ainsi sans que personne n’imagine que je ne suis pas rentré.<br /> <br /> Pour repérer la sortie de MA classe mon stratagème était réglé comme du papier à musique : j’attendrai au coin du mur de droite et dès que je verrai Gérard Marguerite je me fonderai dans le remue ménage de la foule juvénile. Marguerite je ne pourrai pas le louper : il est gros et gras comme un moine, avec une tête ronde comme un petit moine. <br /> <br /> Je ne l’ai pas loupé et quand le moine est sorti de la nef je me suis subrepticement joint à la procession informelle et tout à fait normalement on est rentré à la maison où, normalement, j’ai dû raconter à ma mère ce que Malou, Perlin et Pinpin avaient traficoté l’après-midi.<br /> <br /> <br /> <br /> Ainsi avais-je su surseoir aux affres promises d’un exercice discipliné… pauvre de moi, je ne m’imaginais pas que c’était partie remise pour vingt ans d’exercices de ce style… comment pouvais-alors imaginer qu’en sixième, cinquième et davantage un grand dépendeur d’andouilles allait me faire écrire les têtes de chapitres avec un normographe, les sous titres en majuscules soulignés en rouge, les alinéas en minuscules mais en script et soulignés en bleu … comment aurais-je imaginer que j’en aurais rempli des pages et des cahiers de ces calligraphies… est-ce imaginable vraiment ? <br /> <br /> <br /> <br /> Pour en revenir à ma première expérience d’école buissonnière, expérience qui suscita chez moi une sorte de vocation, je me suis naturellement fait piquer quarante huit heures plus tard.<br /> <br /> Faut dire que dans mon petit patelin les gens se connaissent et faut préciser que ma mère copinait un peu avec la mère Julia.<br /> <br /> J’avais cependant évalué comme quasi nul le risque qu’elles viennent un jour à discuter de mon absence ce vendredi après-midi là. Mais je n’avais pas pensé au marché dominical, cet espace où les ménagères ont bien du temps pour en parler … parler du temps et d’autres choses… c’est radio-village devant l’étal du tripier ou les carottes du maraîcher et forcément quand maman rencontra madame Julia, après avoir déploré l’augmentation générale des produits de saison elles ont cru bon de causer un peu de mézigue.<br /> <br /> Madame Julia s’inquiéta forcément de ma santé en espérant que ce n’était rien de grave qui m’avait empêché d’aller à l’école vendredi dernier après-midi… c’était d’ailleurs dommage avait-elle précisé parce que ce jour-là ils avaient commencé à essayer d’écrire à l’encre.<br /> <br /> Finalement c’était une bien brave femme que cette institutrice qui s’inquiétait de ma santé.
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I
Non non, pourquoi tu crois ça, j'en suis bien sûre, vu qu'il n'y avait de garçons qu'à la maternelle, après c'était séparé, ils allaient à Don Bosco, de l'autre côté d'un grand mur.
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R
Je cris que tu confonds un peu la maternelle et l'école primaire...
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