Comme promis pour Lutin'...Un texte de ma fille Sophie...
Mon parfum
De temps en temps, il m'arrive de déposer un baiser fugace sur les lèvres exsangues de mon mari rongé par le désir.
Ce midi, j'ai eu une idée de génie que je ne peux garder pour moi seule.
- Beurk ! Tu refoules du goulot ! me dit ce gentleman en essuyant prestement son appendice buccal.
Qu'avais-je fait, Mesdames, pour m'attirer cet aveu plein de promesses sous-entendues ? A votre avis ?
J'avais testé pour vous le livarot fermier et le munster « saveur de l'année ».
Mes conclusions :
- la vache qui rit ne tient pas du tout.
- la mimolette non plus, l'edam encore moins. Les hollandais sont tous fades.
- le camembert a sa clientèle, mais, question de peau ou d'habitude, sur moi, il n'y paraît plus en moins de deux heures.
- les bleus ? Ils ne résistent pas aux pastilles à la menthe forte.
- par contre, et ce sera très tendance cette année sur les plages et dans les discothèques, le mélange livarot-munster garde tout son parfum jusqu'à l'aube.
Forte de ces premiers résultats prometteurs, je vais tenter une composition révolutionnaire, qui tiendra je l'espère plus de 48 heures.
Je file chez le fromager pour acheter quelques échantillons de boulette d'Avennes, de Vieux Lille, de Maroilles, d'Epoisses au marc de Bourgogne de la maison Bertaud, celle qui se boit à la paille une fois qu'on a enlevé les mouches, un peu de Patafiole (c'est un truc de mon beau-frère à base de rogatons de divers fromages macérés deux ou trois mois dans de l'eau-de-vie maison), et quelques gousses d'ail.
Normalement, si tout va bien, si le résultat est à la hauteur de mes attentes, la prochaine bise que je ferai à mon époux est programmée pour le 19 février 2014.
Je croise les doigts !
Je dépose délicatement une goutte de cette mixture derrière chaque oreille.
Le compte à rebours a commencé.
Je vous tiendrai au courant de l'état d'avancement de mes recherches.
Sophie