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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous y êtes !

Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

23 mai 2012

Hervé Baudouy...'La pudeur des filles'

 teanage2

Vous avez dit : »Pudeur ? « .. .

 

 

La pudeur des filles est une étrange chose,

Encore plus épineuse que ne l'est une rose.

Ca les saisit soudain, lors d'un anniversaire :

Elles viennent alors de trouver l'art de plaire !

 

***

 

 

C'est une notion tout à fait paradoxale - surtout pour un esprit masculin, paternel de surcroît !

 

Je jasais, certain soir, au Conseil d'Établissement de l'école où sévit ma fille, la Samovarette.

Pour nous désennuyer, nous agitions, ma voisine et moi, des plaisanteries en forme de jeux de mots.

Je philosophais aussi avec mon voisin de gauche, président du CE et néanmoins ami, sur les "choses de la vie" ...

C'est alors qu'une prof, téméraire, inconsciente, souleva la question d'un éventuel uniforme...

 

"Enfer et Céline Dion!", pléonasmai-je in petto.

Il s'agissait en fait de régler un problème que la gent enseignante ne veut ou ne peut résoudre : le nombre de centimètres carrés couverts - ou non - sur le corps de nos éphèbesses adolescentes - et néanmoins étudiantes.

Elle nous asséna sans vergogne des arguments aussi spécieux que ceux d'un politicien pris la main dans la caisse du Parti : ça améliorerait la discipline, ça donnerait un sentiment

d'appartenance, et bla et bla et bla....

 

Mon copain le président me tapota le bras :

- Hervé, on se calme. Ne la massacre pas...

Je lui fis un sourire en tranche de courge, aussi charitable qu'un Cardinal de l'Inquisition.

 

La vue d'un uniforme me donne des boutons...

La seule IDEE d'un uniforme me donne des boutons !

Alors, un uniforme sur ma fille, vous pensez : c'était l'eczéma purulent!

Et ça me purulait grave, je vous raconte pas ! La léproserie de Schweitzer, à côté, c'était de la petite bière !

J'exécutais donc - calmement ! - ses arguments avec la courtoisie d'une lame de guillotine...

Un des parents se sacrifia pour renvoyer le sujet sur les tablettes, à un futur en forme de Calendes Grecques...

 

Mais ça me fit penser à des choses ; de fil en aiguille, je fis des rapprochements, je constatai des paradoxes...

(NON ! Je n'ai pas demandé à ma fille de porter une robe de bure à l'école ! Je ne suis quand même pas aussi hypocrite que CA !)

Mais c'est vrai que ces Vénus potentielles, "re(ou dé?)vêtues" d'un T-shirt "sous les seins" et d'un micro-short quasiment virtuel qui m'interpelle au niveau du... heu, où en étais-je ? Oui... Il me disait "C'est un peu court !"

Au lieu de lui faire la tirade des nez, j'ai répondu :

- En un sens, tu as raison. Moi, ça ne me dérange pas, cette courtitude vestimentaire ; par contre, ça doit sacrément

perturber ses copains de 14/15 ans qui tournent autour d'elles comme des vautours... et qui ne peuvent pas toucher ... Bonjour les érections stratosphériques ! "

Ah! La vie est dure !

 

Par contre... Par contre !...

 

A la maison, il est des territoires qui me sont interdits à certains moments : la salle de bains, le couloir de l'étage, voire l'escalier tout entier quand une tribu de donzelles frénétiques couche chez nous...

Je suis alors confiné à la cuisine, au sous-sol ou à ma chambre.

Il m'est même arrivé de fuir - avec mon fils - me réfugier dans un bar, pendant les ablutions et autres empyjamages de ces Walkyries en herbe.

 

Parfois, il m'arrive, inconscient que je suis, de m'aventurer dans le couloir à des heures verboten.

Évidemment, c'est à cet instant *précis* que la porte de la salle de bains s'ouvre ; une Naïade - humide - se glisse dans le couloir, coule un oeil à la Maigret de chaque côté, me VOIT, pousse un hurlement dantesque et file comme la lumière dans sa chambre. J'ai vu passer le bout - rapide et rond ! - d'une fesse (une seule !)

 

- PAPAAAAA!!! Retourne dans ta chambre ! Je retourne à la salle de bains !

 

Bon... Pater Dolorosa... Je rebrousse chemin...

 

Par contre... Par contre !

 

Les jours - ou soirs - de sortie, c'est le Salon de chez Dior, mais revu par un tailleur fou - et lilliputien !

Avec ce qu'elles se mettent sur le corps, le Petit Poucet se les gèlerait menu, menu, je vous le garantis !

 

J'ai alors droit à la Grande Parade !

La Descente Froufroutante de l'Escalier...

Le Virevoltage Étourdissant dans le salon ...

La Séance de Peinture Facialo-onglesque : je refuse frénétiquement d'effleurer de mes lèvres ces oeuvres d'art...

Le Chat a de la chance : il peut s'absenter, lui...

Les nuages lourds des parfums s'entremêlent, et paf... le mal de tête !

Si je tiens à mes abattis, je me cantonne dans les "Ah !", les "Oh! Très bien !", ou alors, je renvoie bravement à Mme Samovar, plus diplomate que moi...

 

Bref, ces demoiselles se jaugent dans nos yeux, avant de partir en chasse : toutes les filles devraient s'appeler

Diane (et tous les garçons Cible !).

Et c'est l'instant du Départ !!!

Le peloton se regroupe dans l'entrée !

Enfin... le début de l'instant du départ... Un instant féminin est très extensible...

Presque craintivement, de peur de froisser ces jeunes chasseresses, on leur rappelle qu'il fait -10 dehors, et qu'à leur retour, il fera -15 ou -20 (au moins !)

- Ah, oui ! M....!

 

Essayage de manteaux, de tuques, d'écharpes, de gants... Et tout ça doit être assorti !

Essayages de chaussures... Danse + Neige = problème !

Commencé à 19 heures, l'instant du départ se termine vers 20 heures (les bons jours !).

Bien sûr, la porte est restée entrouverte pendant 20 minutes, et la température a entamé la descente de la Fosse des Philippines. C'est tout juste si je ne mets pas ma tuque pour être encore assez "actif" et refermer la porte derrière elles. Elles referment les portes, les vôtres ? ...

O mystères insondables de la logique adolescento-féminine !

Moi, à leur âge, je ne pensais qu'à aller jouer au billard avec mes potes.

[Note de ma fille : "Oui, mais toi, tu n'étais DÉJA pas normal !". Ah ! La tendresse filiale...]

 

Le tableau ne serait pas complet si on n'abordait pas rapidement la Séance d'Achat de Vêtements.

J'ai appris à mes dépends qu'un Père qui accompagne sa fille dans un magasin n'a qu'une fonction : il PAYE !

Sa femme a déjà arrangé le coup - derrière son dos ...

 

J'ai appris aussi qu'il vaut mieux emmener un livre, au cas où...

Et nous évoluons à travers les rayons, nous frôlons des vendeuses habillées de l'ombre d'un short et de l'illusion d'un T-Shirt, dans les parfums divers et variés dont le mélange ( la collision ?) rappelle un peu la jungle...

Nous évoluons... enfin, c'est elle qui évolue ; moi je la suis à la trace. Un jeu de piste. Elle est où ?! Dans les falzards ? Non, dans les soutiens-gorges ? (Non, je ne la suis pas jusque là !)...

Oh J'aperçois la branche gauche de ses lunettes sortant d'un T-Shirt... Non, c'est pas elle...

Tout à fait par hasard, je la retrouve, émergeant d'une montagne de chemisiers, papotant avec une Vénus pas plus vieille qu'elle.

Il me semble percevoir:

- Tiens, ça me plait, ça.

Ah! Ah! AH !!

Ne dites PAS :

- C'est vendu ! On y va ?

Vous l'avez dit ? ...

Erreur fatale !

Les deux colombines vous regardent alors comme si vous débarquiez de votre camion de pommes, en bottes, la fourche à la main, avec un air ahuri, mâtiné de :

- Mais d'où sort-il, celui-là ?

J'entends la Samovarette glisser:

- C'est mon père... d'un air d'en avoir deux.

- Ah!... fait l'autre, de l'air d'en avoir trois...

Et vous avez le sentiment qu'il passe dans ce simple mot toute sa compassion pour ma fille, mélangée d'un je ne sais quoi de scepticisme quand à mon état mental, mais tempéré par le fait que le dit-père est quand même celui qui va payer...

Tout un art, je vous dis !

De toutes façons, il y a encore vingt-cinq rayons à visiter, à désordonner, à chiffonner, à...

à quelle heure on se suicide ?

 

A mon - humble - avis de Père extra-terrestre, on devrait installer un bar pour les maris/ pères, où ceux-ci pourraient échanger - outre quelques bières et les dernières nouvelles du front, des considérations arrosées sur les pulsions

vestimentaires de leurs femmes/filles.

 

Vingt-cinq rayons plus tard, la fille est pimpante, déshabillée de neuf, le père est hagard, et le portefeuille est vide...

Comment ? C'est normal?...

Ah! Bon...

 

Mais il faut bien que tous ces oripeaux servent !

Et ce qui précède est souvent le prélude à ce qui va suivre. . .

 

A l’école où sévit la Samovarette, comme dans toutes les écoles à la ronde, s’organisent régulièrement des « Danses », des bals, pour la Saint-Valentin, Halloween, ou même sans raison précise.

 

Après avoir passé trois heures à se préparer, se pomponner, (Ce soir je serais la plus belle… », à s’habiller, se déshabiller, se rhabiller, etc., etc., (compter en moyenne 5 fois), on investit un gymnase transformé pour l’occasion en antre chorégraphique et méga-sonorisée ; un orchestre s’installe sur la scène, des baffles monstrueuses déversent des giga-tonnes de décibels (Alice Cooper à côté, produisait des arias mozartiennes), les lumières sont réduites au minimum du minimum, et c’est parti !

 

Quelques profs et des parents bénévoles sont là pour assurer une présence bénigne et. . . obscure.

Faisant partie de l’Organisme de Participation de Parents, je fus quelquefois volontaire pour absorber ces orgies de décibels. . .

 

Bien sûr, derrière tous ces déhanchements plus en moins en cadence (en décadence, disent certains vieux croûtons oublieux. . .), ces frôlements langoureux, il y a - déjà - ces relations ambiguës qu’entretiennent ces jeunes loups et louves, habillée(e)s plus ou moins court, plus ou moins hyper-moulés, maquillés, laqués, percés, after-shavés, parfumés, etc.

 

Et derrière ces « décorations », ces « déguisements » se déchaîne la normalité émotionnelle adolescente : « Sera-t-elle là? » «  Va-t-il m’inviter à danser, m’embrasser ?… » «  Et l’autre poufiasse, là, elle va encore essayer de me le piquer ! ».

Enfin, rien que de très normal, en somme (vous vous souvenez? …) et qui n’est d’ailleurs pas le seul apanage des ados. . .

 

Hervé

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Commentaires
H
Ben... J'en ai deux... plus toutes leurs copines...:-)<br /> <br /> <br /> <br /> RV
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A
Tu les as vraiment bien vues, regardées, écoutées...un plaisir de lecture...
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