Une miette demandée parPierre Rodriguez...une foto de lui et Laetitia.....
Plutôt mourir !
J’étais bien décidée à gagner une fois de plus la course de natation, en Seine, qui aurait lieu en juillet comme chaque année…J’avais quinze ans et passait mes week ends dans une petite île à trente kilomètres de Paris où mes parents avaient acheté un bungalow en fibro ciment, mochard et inconfortable. Pour nous les enfants, entre huit ans et la fin du lycée, c’était le paradis. Notre bande glandait du matin au soir, pas de voitures, pas de bistrots, pas d’argent…Nous vivions presque amphibies jusqu’à la rentrée des classes.
J’étais davantage bâtie pour intéresser un sculpteur qu’un créateur de haute couture et nageait comme un poisson. La population de l’île, moins de cent personne, me connaissait depuis l’enfance et m’assurait, lors d’une compétition, une popularité que m’envierait le regretté jean Paul deux !
La course longeait une berge du fleuve, dans le sens du courant, sur une longueur de deux petits kilomètres. Ma partenaire la plus redoutable, une grosse petite blonde que les garçons appelaient « Toutou » m’a donné du fil à retordre pendant les trois quarts du trajet…après, avec une brasse coulée plus efficace qu’orthodoxe, j’arrivai à toucher la bouée finale sous les acclamations du comité organisateur, de mes parents , et de quelques clampins sympathiques….
Je reprends mon souffle. On me fait signe de remonter sur le ponton de bois qui sert de podium…là, m’attendent peut-être un prix et sûrement les baisers du président.
Mais je ne monte pas. On peut me faire signe tant qu’on voudra, je ne bouge pas…Je viens de m’apercevoir que pendant le dernier effort, le dernier sprint, mon slip de bain a glissé le long de mes jambes et que je préfère mille fois mourir que la perspective désolante de sortir de l’eau cul nul, à quinze ans, devant trois douzaines d’adultes rigolards !!!
J’ai regagné un coin discret de la berge et au milieu des taillis qui ne manquaient pas, ma sœur ayant deviné mon désarroi et sa cause, est venue m’apport une culotte de rechange ;
Aglaé...