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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

28 novembre 2011

Sophie Mercier...une fable...bien lire et apprendre par coeur, car interrogation demain matin!!!

 

 __1_~1

 Une fable 

 

Quand Nicolle Guett entra dans la salle de bains ce matin-là, elle poussa un grand cri qui alerta son mari, Walter.

 

- Qu'y a-t-il, mon petit bichon ?

- Walt, mon Walt ! C'est affreux ! Viens voir ! Ma brosse à dents est morte !

 

Walter entoura les épaules de sa femme tendrement, la serra contre lui et prononça ces quelques paroles réconfortantes :

 

- C'est bien triste, ma chérie, mais tu sais bien qu'elle était très vieille. Elle perdait beaucoup de poils ces derniers temps. Elle se rabougrissait à vue d'œil. Arrête de pleurer, dis-toi qu'elle a eu une belle fin : morte dans son verre à dents. Beaucoup l'envierait. Sèche tes larmes. La vie continue. On va l'enterrer dans le jardin à côté des ciseaux de cuisine et de la passoire à thé.

 

Walter grava une plaque commémorative sur laquelle on pouvait lire : « A notre fidèle Brossounette qui a su illuminer nos sourires tous les matins de sa courte existence ».

 

Nicole planta un gros bouquet de menthe sauvage au pied de la tombe, la plante préférée de Brossounette. Walter aimait beaucoup sa femme et il ne supportait pas de la voir si triste. Aussi, il eut une idée.

 

- Nicolle, je comprends ton chagrin, mais nous ne pouvons pas rester sans brosse à dents. Je ne parle pas tant pour moi, puisque j'ai la chance d'avoir un dentier, que pour toi qui a toujours vécu entourée de brosses à dents. Allons au refuge pour brosses abandonnées et adoptons une jeune brosse à dents que nous chérirons comme Brossounette. Qu'en penses-tu ?

 

Nicolle hocha tristement la tête. Elle s'habilla de noir, en signe de deuil, et ils se rendirent au local de l'association des brosses en détresse.

L'endroit était sinistre. L'association n'avait guère de subventions des pouvoirs publics et les bénévoles ne se bousculaient pas au portillon. Pourtant, s'il est un sujet délicat, dans nos sociétés dites civilisées, c'est bien le sort réservé aux brosses abandonnées sur la voie publique tous les ans. Dans les grandes villes, le phénomène est particulièrement préoccupant, d'aucuns parlent de fléau national.

La petite pièce où ils se trouvaient était littéralement bondée de brosses de tous poils. A dents, à cheveux, à ongles, à reluire, mais également des goupillons à biberons, des hérissons ramoneurs et quelques balais-brosses s'entassaient dans l'endroit exigu. Certaines devaient être là depuis longtemps, les inadoptables : trop vieilles, handicapées par un manche cassé ou une absence de poils frisant la calvitie.

S'approchant d'un gobelet en plastique offert par un généreux donateur, Nicolle et Walter remarquèrent une jolie petite brosse à dents qui n'avait pas l'air farouche et se laissa caresser sans difficulté.

 

- C'est celle-là que je veux ! dit Nicolle, regarde comme elle est douce. En plus c'est une médium, ma race préférée.

- Elle est à toi, dit Walter en souriant.

 

Un bénévole les félicita de leur choix et leur fit savoir que la petite brosse était comme neuve quand on leur avait apporté. Probablement tombée d'un sac plastique juste après l'achat, puisque qu'elle avait encore son emballage d'usine.

Ils remplirent les papiers nécessaires à l'adoption et laissèrent un petit billet pour aider l'association à entretenir les pauvres brosses abandonnées.

 

De retour à la maison, Nicolle mit la brosse dans le verre à dents de la salle de bains et passa le reste de la journée à lui chercher un nom. Elle opta pour Poilounette.

 

Au début, tout alla comma sur des roulettes. Poilounette était adorable, maniable, consciencieuse et efficace. Nicolle avait retrouvé sa joie de vivre et Walter s'attendrissait devant tant de complicité. Malheureusement, cet état de grâce ne dura pas. Poilounette grandissait très vite et il vint un jour où Nicolle n'arriva pas à l'introduire dans sa bouche. On l'emmena chez le brossologue qui détecta une maladie génétique rare. Poilounette souffrait de gigantisme. Il n'existait pour l'heure aucun traitement.

 

Nicole fit une grave dépression. Walter rangea Poilounette dans l'armoire de la salle de bains où elle fit office de brosse à ongles, puis de brosse à cheveux, jusqu'au jour où sa taille l'obligea à quitter les lieux. La décision ne fut pas facile à prendre. Nicolle pleura toutes les larmes de son corps et finit par accepter que Poilounette soit placée dans les toilettes, à côté de la cuvette, en attendant qu'on trouve une meilleure solution.

Ce fut le pire moment de la vie de Poilounette. Outre les tâches dégradantes qu'on lui confiait, il fallait subir les moqueries des enfants qui s'en saisissaient en chantant « Dans l'cul la balayette ».

 

Son mal empirait et elle dut quitter les WC. Avec un certain soulagement, il faut le dire. On l'installa dans la cuisine, à côté du seau et de la serpillière et elle apprit à laver le carrelage. Le travail était dur, mais moins prenant que celui qu'elle avait dans les toilettes. Elle avait beaucoup de temps libre et discutait à longueur de journée avec la serpillière sur les bienfaits comparés des produits multi-usages qu'elles connaissaient. La lavette était intelligente et ne se faisait pas d'illusions sur son avenir.

Il arriva effectivement un jour où elle disparut et fut remplacée par une jeune et sémillante wassingue, qui n'avait pas la sagesse de la vieille et discutait chiffons, babillant inlassablement, ce qui non seulement n'intéressait pas Poilounette mais, de plus, lui hérissait le poil considérablement.

 

Un beau matin, il fallut se rendre à l'évidence, Poilounette ne passait plus par la porte. Résignée, Nicolle la descendit au sous-sol et la posa dans un coin du garage.

 

Des mois passèrent.

Désœuvrée, Poilounette taillait la bavette avec la voiture qui lui apprenait des tas de choses sur la mécanique, le moteur à explosion et le carburateur.

Poilounette avait tellement grandi qu'elle faisait maintenant toute la largeur du véhicule, mais elle avait atteint sa taille adulte.

Aussi, au printemps, quand Walter vint pour nettoyer sa camionnette, l'évidence lui sauta aux yeux.

Poilounette, la camionnette, de l'eau et du savon ! La voiture balai-brosse était née !

 

Depuis ce jour, la vie de Poilounette est un bonheur de tous les instants. Quand elle arpente lentement le macadam, nettoyant les caniveaux et balayant les trottoirs, on l'entend ronronner dès cinq heures du matin.

 

Aussi, je vous le demande, ne klaxonnez pas derrière elle quand elle vous met en retard au boulot le matin ! Soyez indulgents, souriez et repensez à son enfance difficile.

 

Sophie Mercier.

 

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Commentaires
D
« Famille, je vous hais » écrivait Gide.<br /> ...Fin de la phrase : « Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur ».<br /> <br /> Famille : « Fumulus »…<br /> Ça fait quand même « fumier »<br /> Mais non, cons se rassurent, « fumulus veut dire « serviteur »<br /> <br /> Ben moi, ça ne me rassure pas du tout !
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D
http://www.youtube.com/watch?v=4oMrPdOQYr0&feature=related
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D
http://www.youtube.com/watch?v=NkyJ07TK2dQ&feature=related
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H
J'adore !!!<br /> Du grand Sophie ! :-)<br /> Merci<br /> Bisous d'Outre-Flaque.<br /> <br /> RV
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