Un cri déchirant d'Hervé Baudouy...image témoin...
Je voudrais, aujourd’hui, pousser un cri d’alarme :
N’ALLEZ JAMAIS MAGASINER AVEC UNE ADOLESCENTE !!!
Je l’ai fait : c’est l’enfer !
J’ai survécu… pour pouvoir raconter !
Un Père qui accompagne sa fille dans un magasin n'a qu'une fonction : il PAYE !
Sa femme a déjà arrangé le coup, derrière son dos.
J'ai appris aussi qu'il vaut mieux emmener un livre, au cas où...
Et nous évoluons à travers les rayons, nous frôlons des vendeuses habillées de l'ombre d'un short et de l'illusion d'un T-Shirt ; les parfums qui flottent et se mélangent rappellent un peu la jungle.
Nous évoluons... enfin, c'est elle qui évolue ; moi je la suis à la trace. Un jeu de piste. Elle est où ?! Dans les pantalons ? Non. Dans les soutiens-gorge ? (Non, je ne la suis pas jusque là !)...
Tout à fait par hasard, je la retrouve : elle sort d'une montagne de chemisiers, et papote une Vénus pas plus vieille qu'elle.
Il me semble percevoir :
- Tiens, ça me plait, ça.
Ah! Ah! Ah!!
Ne dites PAS :
- C'est vendu ! On y va ?
Vous l'avez dit ? ...
Erreur fatale !
Les deux colombines vous regardent alors comme si vous débarquiez de votre camion de pommes, en bottes, la fourche à la main, avec un air ahuri, mâtiné de :
- Mais d'où sort-il, celui-là ?
J'entends ma fille glisser:
- C'est mon père..., d'un air d'en avoir deux.
- Ah!..., fait l'autre, de l'air d'en avoir trois.
Et vous avez le sentiment qu'il passe dans ce simple mot toute sa compassion pour ma fille, mélangée d'un je ne sais quoi de scepticisme quand à mon état mental, mais tempéré par le fait que le père en question est quand même celui qui va payer...
Tout un art, je vous dis !
De toutes façons, il y a encore vingt-cinq rayons à visiter, à désordonner, à chiffonner, à...
A quelle heure on se suicide ?
Vingt-cinq rayons plus tard, la fille est pimpante, déshabillée de neuf ; le père est hagard, et le portefeuille est vide.
Comment ? C'est normal?
Ah! Bon.
Hervé