...encore un ado...mais, haut de gamme celui-là!!!0o:-)))
©opyright
Je ne comprendrai jamais ce besoin presque vital d’écrire pour être « reconnu ».
On écrit par plaisir, par désir, parfois même pour être lu, ne serait-ce que par une ou deux personnes à la rigueur, qu’importe ?!
C’est tout de même incroyable cette crainte d’être « plagié », cette phobie d’être dépouillé par un autre de ses pontes. Prétentieux surtout, comme si l’auteur se voyait inéluctablement dans la Pléiade.
J’ai commencé à « écrire » tout môme, sans savoir ce que voulait dire « un écrivain publié ». C’est venu instinctivement, en commençant par transformer les histoires que je lisais et qui ne me plaisaient pas pour différentes raisons : manichéisme des personnages, manque de rebondissements, chute bien trop prévisible.
L’adolescence fut ma période la plus débordante en ce domaine, toujours sans savoir pourquoi. Adulte, ça s’est peu à peu calmé, ayant pris conscience de toutes les contraintes qu’exige la Littérature. Surtout lorsque j’ai découvert les écrivains que je ne cesse de relire. Là, je me suis dit lucidement, l’écriture ne sera pour moi qu’un loisir et rien d’autre. Tous ces vertiges qui me prennent encore à l’heure actuelle lorsque je lis une page de Cioran, de Sartre, de Céline… Merde ! il n’y avait qu’eux pour se permettre de…
Cela me rappelle une anecdote : je jouais du piano pour épater ma mère en faisant de grands gestes inutiles car j’avais « composé » une musique que j’appelais « Heidegger et Wagner » (hahaha !!! j’étais très jeune)… En fait, je reprenais toujours les mêmes notes, mais en variant le ton et le rythme. Pauvre maman qui m’écoutait religieusement en retenant un fou-rire qui eût blessé mon orgueil, ma foi tenace en ce chef-d’œuvre déjà immortel que je venais de créer. Je finissais naturellement mon numéro en plaquant les mains à n’en plus finir sur des accords en désaccord parfait que j’inventais en saluant la foule (ma mère toujours) comme le font les virtuoses. Parfois je m’éternisais sur trois notes, l’air grave et profond, en disant dans un soupir que « c’était fait exprès ».
- M’an, tu sens que là c’est Heidegger qui parle ?
- Oui, bien sûr, j’ai tout de suite reconnu son bémol existentiel.
- Pffffffffff… en fait, tu ne peux pas accéder à cette métaphysique musicale de l’Angoisse !
- Ha… et… elle s’arrête quand ?...
Dan