aglaèmus ultimus...
Tant et Tant...
Tous mes mouchoirs sont jetés
Et je songe aux voyages que je n'ai pas faits
J'oublie l'heure de la nuit où tout est douleur
Tant pis si je triche, car c'est ma vérité
Je ne fais rien, je chique du temps, je glande,
Je guette si les voyelles font sonner les consonnes
Le visage nettoyé par le dernier aveu.
Tant que les rires, tant que les pleurs...
Tant que demain...
Tant que j'attends...
Tant que j'ai soif...
J'ai tellement eu ma part de larmes
De rencontres qui écorchent ;
Autant mâchonner ma rancœur
Grignoter mes insomnies
Je crie
J'avance à tâtons tant bien que mal
Laissant un chapelet d'empreintes sur le sable
Mais tant que les pieds dansent
Que les hanches balancent
Dans cette ville matinale et sa lumière timide
Je marche
Tant que je connais mes chutes et mes ratages
Que mes silences parlent
Et appellent au secours malgré moi
Je cherche le filon du sens clean des mots
Et, d'une ride à l'autre,
En traînant les pieds
Je vis.
Tant que les rires, tant que les pleurs...
Tant que demain...
Tant que j'attends...
Tant que j'ai soif...
Tant que j'arrache les étiquettes
Que je peux aimer ce qui m'anéantit
Tant que la violence terrifie
Et l'horreur terrasse
Mon pauvre cœur de traviole
Tant que je traîne ma vie couturée de partout
Dans ce présent inéluctable
J'avance
Droite et nue.
Aglaé