jean Barbé.....'Le silence de la mer'...

Lorsque j'ai fui au bout du quai

La ville noire aux nécropoles

La mer vaguait d'un air marais

En clapotis de barcarolle

Elle était sur son trente et un

Son ventre mou vert bleu qui bouge

Mira pâmée la voile rouge

Et comme un marin hors du temps

Les yeux hagards dans l'eau garance

Comme un marin sevré de vent

Mesure enfin sa suffisance

J'ai sondé à brasses coulées

Le futile où j'avais cru vivre

Mon horizon soudain barré

Donnait aux ors le ton du cuivre

Et j'ai coulé en un instant

Les yeux dans l'eau et l'âme en dèche

Virant mon encre et m'enfonçant

A reculons comme une seiche

Sans bruit rejoindre le tréfonds

Où les paroles coagulent

Au sédiment de mes chansons

Parmi des algues et des bulles

J'avais beau fait j'avais beau dit

Je ne voulais plus que me taire

Et chaluter en poésie

Dans le silence de la mer

Comments

[aglaé]

...Pour dire avec FORCE...Non, je rigole... que un recueil des poèmes de Jean Barbé peuvent être à vous pour quelques zorros, je sais plucombien mais pabocou...chez Publibook. 154 pages. Titre:"A vrai dire'...Un très bon rapport
qualité prix! agladixit!

[isa]

En Retz mineur

C’est un pays très clair
paume ouverte vers la mer
pays de Retz des étés de mon enfance
où le ciel est si grand le ciel est plus vaste
bleu très doux où penchent
de petits nuages blancs
sur les marais blond pâle
et les fossés violets de salicaires
sur les haies basses
et les moulins gris qui de loin faisaient nos délices
décoiffés en petits suisses
au détour des ajoncs.
C’est le pays tendre pastel
de Gilles l’ogre bleu
et de l’archange doré
armé d’un grand parfum de biscuit
à St Michel Chef Chef.

C’est un plat pays d’estuaire
rive de Loire oubliée
où les chantiers, les lumières
les grands paquebots, les porte-containers
les raffineries
sont de l’autre côté,

et c’est beau la nuit.


C’est ma mer, la seule, la vraie
de tant de verts, de tant de nuances
l’intime, la changeante, la grande de l’enfance,
celle qui porte et apprend à nager.
Et sous la pluie,
j’aime sur son acier
le rebond souple des gouttes.

Bien sûr tant a déjà été écrit,
mais comme elle jamais.
Chaque vague a son histoire
chaque ressac a sa musique,
chacune s’enroule ou s’écroule
chacun recule ou emporte,
sans références
selon sa propre danse
et ses galets.

[Ange]

on peut de nouveau aller et venir, monter et descendre, .... Magnifique, fonctionnel surtout
Bien aussi le txt de JB ci-dessus ... et pas mal d'autres txts ici déposés...aller, je suis fatiguée, je vous laisse ...

[aglaé]

...ce matin avec qqs beaux com...Jean est en vacances pour un moment mais je ne l'oublie pas...les absents ont toujours raison chez nous! 0O :-)

[Hervé]

... y aller autant que tu veux avec des textes de Jean, en ce qui me concerne :-)
J'aime !!!

Bisous

RV