petite oulipette osée pour début de soirée coquine...
Ma
vocation consiste à monter de bas en haut. A monter le plus haut
possible. C’est mon devoir. D’abord parce que lorsqu’il est en
haut, l’homme a envie que ça dure le plus longtemps possible,
ensuite parce qu’il a plusieurs femmes à vouloir monter le plus
souvent possible et les unes comme les autres à vouloir monter au
septième ciel lentement mais sûrement.
Un métier épuisant.
Je
suis monteur de femmes.
Il y a eu Dom Juan, il y a eu le Marquis,
il y a eu Casanova et, maintenant il y a le grand Zob. Je suis le
champion du monde de bandage d’arcs de ces dames et serai membre
d’Honneur aux prochains Hot d’Or.
Je suis le zob le plus
ferme, le plus performant des environs et mon ambition consiste à
fournir du plaisir.
Tous les grands baiseurs fabriquent du
plaisir.
Bander sur commande c’est d’abord bander vite ; de
façon à forcer l’admiration et le désir.
Faire envie. Bander
de telle manière que les autres soient persuadés que vous ne
tiendrez pas vos promesses, jusqu'à ce qu'une horde de femelles se
rue sur vous.
Dans une vie de zob, on doit inventer des positions
géniales, c’est une question d’équilibre.
Les copains sont
arrivés sur le tapis avec la réputation de « crazy peckers » et
deux heures plus tard, les cinq meilleurs top monteurs de croupes
glissaient sur le gazon humide.
Maintenant il y Moi.
Être un
grand Zob est un état qui exige un don absolu de soi-même et une
concentration totale. Je glisse à temps plein. Je glisse en montant
les cols toujours en pleine vigueur. Je vis avec une capote sur
l’échine pour mieux glisser, glisser sans risque. Je souris à mes
sœurs parce que je sais qu’elles m’aident à glisser.
Je
force les passages délicats avec tact parce que je sais que cela
m’aidera à glisser.
Prenez deux femmes, mettez-les à côté
l’une de l’autre et bien c’est toujours moi qui glisse sur la
piste.
Les creux, les bosses, les chutes de reins, je les parcours
mille fois par semaine. Celles que l’on prend devant derrière, je
le fais chaque soir avant de me coucher. Je glisse au ralenti et je
rebondis. Je suis zob de compétition.
Je me prépare aussi pour
les molles et les indécises que mon maître m’impose. Il y a mêmes
des tordues et des …
Tout compte, je m’investis à
fond.
L’essentiel c’est le bon angle la bonne position et le
bon moment.
Quand je dors, je fantasme, quand je me réveille, je
bande. Je dessine des cartes. Entre les cuisses de mon maître, je
porte sans cesse le gland haut des fiers guerriers.
Mettre est le
Maître-mot, jamais remettre l’ouvrage à plus tard, toujours
remettre l’ouvrage sur la table. C'est la règle du Maître.
Et
puis il y a le moment qui arrive forcément dans une vie de zob, le
seul moment de vrai repos, de repos absolu. Le repos de la
Honte.
Vous avez tiré la grande brune et la petite blonde à
fond, vous rentrez dans le dévers et vous faites cette minuscule
erreur de trajectoire, cette petite faute stupide qui vous tire
quelques centimètres en dehors de la ligne idéale. Et là, c'est le
vrai repos, le repos immense. Vous avez déjà perdu vingt
centimètres vous n’êtes plus rien.
Plus rien ne vous fait
bander, vous savez que vous allez vous casser la gueule
lamentablement sous les yeux dédaigneux de Madame qui se tourne vers
votre meilleur ami.