Jean Barbé...'Contre berceuse'...à demain...BONSOIR!
Toujours le soir il faut que j'aille
Toucher le fond de ma fatigue
Pour braver la nuit où se maillent
Dans des souvenirs en pagaille
Les mots noirs d'une noire intrigue
Mauvais songe enfant des douleurs
Qu'aucun cri n'a cru bon trahir
Qu'on garde en soi mais qu'à son heure
Le moindre battement de coeur
N'en finit jamais de rouvrir
Amour perdu avant que d'être
Qui rien ne fut qu'une aventure
Rien que baisers volés peut-être
Rien vraiment rien pour y paraître
Pourtant que sa blessure dure
D'un rire oublié qui s'attarde
A faire envoler mes colombes
Aux quatre coins de la mansarde
D'une chanson qui se hasarde
Au delà de ses catacombes
D'un regard bleu comme outre-mer
Fanal qui perce les brouillards
Soleil glacé sous mes paupières
Tient grande ouverte sa lumière
Et mon sommeil reste à devoir
Celui qui s'endort d'un sourire
S'en va rêver avec les anges
A ce qu'on dit mais qui soupire
Au traversin des souvenirs
S'embarque pour des nuits étranges
Et d'hier à demain navigue
Jusqu'où faudrait-il que je veille
Pour mettre fin à cette brigue
Toucher le fond de ma fatigue
Et dormir sur mes deux oreilles
Jean Barbé