Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
VITDITS ET AGLAMIETTES
VITDITS ET AGLAMIETTES
Publicité
Archives
Derniers commentaires
VITDITS ET AGLAMIETTES
Newsletter
0 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 355 430
Vous y êtes !

Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

8 décembre 2010

Molière!...piqué sur le Net... pourquoi pas? 0 :-)...

«  Les Femmes Savantes » ...Une petite scène...Philaminte, la maîtresse de la maison vient de congédier Martine la soubrette.......... Chrysale, le mari, cherche à comprendre  la raison de ce renvoi...



Chrysale
Aussi fais-je. Oui, ma femme avec raison vous chasse,
Coquine, et votre crime est indigne de grâce.
Martine
Qu’est-ce donc que j’ai fait ?
Chrysale
Ma foi ! Je ne sais pas.
Philaminte
Elle est d’humeur encore à n’en faire aucun cas.
Chrysale
A-t-elle, pour donner matière à votre haine,
Cassé quelque miroir ou quelque porcelaine ?
Philaminte
Voudrais-je la chasser, et vous figurez-vous
Que pour si peu de chose on se mette en courroux ?
Chrysale
Qu’est-ce à dire ? L’affaire est donc considérable ?
Philaminte
Sans doute. Me voit-on femme déraisonnable ?
Chrysale
Est-ce qu’elle a laissé, d’un esprit négligent,
Dérober quelque aiguière ou quelque plat d’argent ?
Philaminte
Cela ne serait rien.
Chrysale
Oh, oh ! peste, la belle !
Quoi ? l’avez-vous surprise à n’être pas fidèle ?
Philaminte
C’est pis que tout cela.
Chrysale
Pis que tout cela ?
Philaminte
Pis.
Chrysale
Comment diantre, friponne ! Euh ? a-t-elle commis.
Philaminte
Elle a, d’une insolence à nulle autre pareille,
Après trente leçons, insulté mon oreille
Par l’impropriété d’un mot sauvage et bas,
Qu’en termes décisifs condamne Vaugelas.
Chrysale
Est-ce là… ?
Philaminte
Quoi ? toujours, malgré nos remontrances,
Heurter le fondement de toutes les sciences,
La grammaire, qui sait régenter jusqu’aux rois,
Et les fait, la main haute, obéir à ses lois ?
Chrysale
Du plus grand des forfaits je la croyais coupable.
Philaminte
Quoi ? vous ne trouvez pas ce crime impardonnable ?
Chrysale
Si fait.
Philaminte
Je voudrais bien que vous l’excusassiez !
Chrysale
Je n’ai garde.
Bélise
Il est vrai que ce sont des pitiés :
Toute construction est par elle détruite,
Et des lois du langage on l’a cent fois instruite.
Martine
Tout ce que vous prêchez est, je crois, bel et bon ;
Mais je ne saurais, moi, parler votre jargon.
Philaminte
L’impudente ! appeler un jargon le langage
Fondé sur la raison et sur le bel usage !
Martine
Quand on se fait entendre, on parle toujours bien,
Et tous vos beaux dictons ne servent pas de rien.
Philaminte
Hé bien ! ne voilà pas encore de son style ?
Ne servent-pas de rien !
Bélise
Ô cervelle indocile !
Faut-il qu’avec les soins qu’on prend incessamment,
On ne te puisse apprendre à parler congrûment ?
De pas mis avec rien tu fais la récidive,
Et c’est, comme on t’a dit, trop d’une négative.
Martine
Mon Dieu ! je n’avons pas étugué comme vous,
Et je parlons tout droit comme on parle cheux nous.
Philaminte
Ah ! peut-on y tenir ?
Bélise
Quel solécisme horrible !
Philaminte
En voilà pour tuer une oreille sensible.
Bélise
Ton esprit, je l’avoue, est bien matériel.
Je n’est qu’un singulier, avons est pluriel.
Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire ?
Martine
Qui parle d’offenser grand’mère ni grand-père ?
Philaminte
Ô Ciel !
Bélise
Grammaire est prise à contre-sens par toi,
Et je t’ai dit déjà d’où vient ce mot.
Martine
Ma foi !
Qu’il vienne de Chaillot, d’Auteuil, ou de Pontoise,
Cela ne me fait rien.
Bélise
Quelle âme villageoise !
La grammaire, du verbe et du nominatif,
Comme de l’adjectif avec le substantif,
Nous enseigne les lois.
Martine
J’ai, Madame, à vous dire
Que je ne connais point ces gens-là.
Philaminte
Quel martyre !
Bélise
Ce sont les noms des mots, et l’on doit regarder
En quoi c’est qu’il les faut faire ensemble accorder.
Martine
Qu’ils s’accordent entr’eux, ou se gourment, qu’importe ?
Philaminte, à sa sœur.
Eh, mon Dieu ! Finissez un discours de la sorte.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité