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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

15 septembre 2016

Henri Pichette...un fameux style!

 

Le Duo d’Amour Fou

 

La scène est au soleil de midi, l’été, entre plaine et forêt.

 

Le Poète : Le lit des choses est grand ouvert. Je me suis endormi, pensant que c’était trop beau et que la terre s’échapperait. Je craignais tout des ventilations absurdes d’une nuit en colère. Les matins me fustigeaient. Je vivais crédulement. Sourcier infatigable, je cherchais l’Orifice originel, premier ouvrage par où passer la tête et crier au Soleil.

J’ai trouvé ! Je confectionne sur mesure une amoureuse. Ma femme sera mon paysage sensuel, le diorama de mon âme. Le monde s’est embelli. J’aspire littéralement l’avenir. La clarté du jour m’assiste. Je grimpe à l’échelle de corde de l’enthousiasme. O c’est plus que jamais l’heure des diamants érectiles !

Les alentours se métamorphosent. De coutume le cœur de la biche ne boule pas ainsi, l’eau a moins de charme, les oiseaux ne tombent pas si verticalement sur le ciel, l’air n’offre pas sa charpente avec autant de pompe ou de vigueur.

Je vois enfin le plus beau frisson de l’arbre. Et le silence a trop vite plongé son glaive dans la pierre pour que je ne devine rien : Tu es là.

 

L’Amoureuse : Je t’aime.

Le Poète : Je t’ai vue de toutes parts. Je n’osais décoller tes lèvres du poème. Il y a tant de choses qui nous invitent aux festins de la terre. Toi présente je n’ai plus que ta vérité pour sauver les mots de leur honte. Je voudrais pouvoir me taire. Or pourquoi ai-je toujours une question à poser ?

L’Amoureuse : Dis-moi.

Le Poète : A quoi reconnais-tu que je t’aime ?

L’Amoureuse : A ta volonté. Et toi ?

Le Poète : Au plaisir que tu as à m’obéir.

L’Amoureuse : Ne suis-je point ta femme ?

Le Poète : Il est vrai. Tu te donnes fière, fine, florissante, agenouillée, rejetée en arrière, arche harmonieuse d’où les serviteurs fous de lumière s’envolent ; étale, pour tracer à la langue les routes fraîches qui mènent au cri.

L’Amoureuse : Quand il fait jour je pense à la nuit

Le Poète : et la nuit je fêle ta voix, je m’initie à ton parfum, tes seins fermissent, tu tires mes yeux

L’Amoureuse : et tu me frises et me tutoies avec des gants.

Le Poète : Je tords la joie de vivre. Je te visite entière. Je t’irise. A mon aise je t’incendie.

L’Amoureuse : Tu me parcours

Le Poète : C’est alors que j’oublie le revers des villes, le souci de vivre au milieu des flèches. Je retrouve intacte mon enfance. Je jouerais des siècles avec tes boucles. Je t’emmènerai au Pays des Manières limpides. Je t’accrocherais un cristal de neige éternelle au corsage. Tu choisirais tes lacs, tes rives, tes chaînes de montagnes. Tu commanderais ton ciel, ta saison, les robes des lendemains. Pour toi, sur les chemins de ronde, nous sortirions minuit de nos poches et nous ferions du feu.

L’Amoureuse : Comme je t’appartiens ! Tu as le sens des mouvements qui me grisent, et la diction d’un fanal. Mes flots se teintent. Tu renverses l’azur en moi. Tu jalonnes mon ventre d’ifs tout allumés. C’est la fête. Je t’accompagne. Nous descendons au ralenti un escalier de pourpre, je me voile dans l’écume, le vent se lève, tu t’effaces devant les portes, où suis-je ? Mais tu ne réponds pas, tu m’inspires des flambeaux de passage, tu déplies soigneusement la volupté, tu détournes ma soif, tu me prolonges, tu me chrysalides et je suis de nouveau élue. Alors je danse, je danse, je danse ! comme une flamme debout sur la mer ! les paupières fermées. Je suis nue, j’en ai conscience et je te remercie parce que la fin de la folie est imprévisible. Tu échafaudes des merveilles. Tu me crucifies à toi. Je suis bien.

Laisse-moi te dire : j’ai besoin d’être voyagée comme une femme. Depuis des jours et des nuits tu me révèles. Depuis des nuits et des jours je me préparais à la noce parfaite. Je suis libre avec ton corps. Je t’aime au fil de mes ongles, je te dessine. Le cœur te lave. Je t’endimanche. Je te filtre dans mes lèvres. Tu te ramasses entre mes membres. Je m’évase. Je te déchaîne

Le Poète : Je t’imprime

L’Amoureuse : je te savoure

Le Poète : je te rame

L’Amoureuse : je te précède

Le Poète : je te vertige

L’Amoureuse : et tu me recommences

Le Poète : je t’innerve te musique

L’Amoureuse : te gamme te greffe

Le Poète : te mouve

L’Amoureuse : te luge

Le Poète : te hanche te harpe te herse te larme

L’Amoureuse : te mire t’infuse te cytise te valve

Le Poète : te balise te losange te pylône te spirale te corymbe

L’Amoureuse : l’hirondelle te reptile t’anémone te pouliche te cigale te nageoire

Le Poète : te calcaire te pulpe te golfe te disque

L’Amoureuse : te langue le lune te givre

Le Poète : te chaise te table te lucarne te môle

L’Amoureuse : te meule

Le Poète : te havre te cèdre

L’Amoureuse : te rose te rouge te jaune te mauve te laine te lyre te guêpe

Le Poète : te troène

L’Amoureuse : te corolle

Le Poète : te résine

L’Amoureuse : te margelle

Le Poète : te savane

L’Amoureuse : te panthère

Le Poète : te goyave

L’Amoureuse : te salive

Le Poète : te scaphandre

L’Amoureuse : te navire te nomade

Le Poète : t’arque-en-ciel

L’Amoureuse : te neige

Le Poète : te marécage

L’Amoureuse : te luzule

Le Poète : te sisymbre te gingembre t’amande te chatte

L’Amoureuse : t’émeraude

Le Poète : t’ardoise

L’Amoureuse : te fruite

Le Poète : te liège

L’Amoureuse : te loutre

Le Poète : te phalène

L’Amoureuse : te pervenche

Le Poète : te septembre octobre novembre décembre et le temps qu’il faudra

 

 

 

 

 

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Commentaires
A
Ahhahahaha! sacré Topor!<br /> <br /> AGLA
Répondre
A
Impossible de vous mettre une belle image...Une Bilune de Rémy Mouton! en Bleu!<br /> <br /> <br /> <br /> Mon matos part en couilles...<br /> <br /> <br /> <br /> Bonsoir
Répondre
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