"TCHAC TCHAC"...
Grand-père me parlait avec nostalgie
De l'époque sertie
D'un souvenir d'émeraude.
Quand nous n'étions qu'un peuple,
Les Banyarwanda.
Mais rien ne doit durer,
Ni les Rites, ni les Hommes.
Et le bonheur s'effrite entre les doigts du Temps.
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Un avion est tombé,
Juvénal a brûlé.
Alors TCHAC TCHAC on a coupé.
Partout la solitude,
La folie de la foule
Et la brume carmin des gorges lacérées.
Nous étions habitués à manier la machette,
Outil du quotidien pour l'entretien des champs.
Nous étions habitués à manier la machette.
Je m'appelle Hatari,
Hutu de dix-sept ans.
On se pressait à l'aube sur le terrain de foot
Où hier je jouais avec des Tutsis.
Cernés entre verdure et chapelet de boue,
On affûtait nos cœurs
Quand palpitaient nos lames.
Tout le monde attendait.
Lorsque retentissaient les trois coups de sifflet,
Nous nous mettions en route.
La chasse était ouverte.
Partout la désuétude,
Des lambeaux d'espérance
Et la rouille poisseuse des larmes acérées.
Les rives du lac Kivu s'étaient parées de rose,
Ses eaux se mélangeaient à la brûlure du sang.
Femmes, vieillards, enfants,
Aucune différence.
Voisins, anciens amis,
Pas la moindre importance.
Alors TCHAC TCHAC on a coupé.
On a coupé.
Les rives du lac Kivu s'étaient parées de rose,
Ses eaux se mélangeaient à la brûlure du sang.
Femmes, vieillards, enfants,
Aucune différence.
Voisins, anciens amis,
Pas la moindre importance.
Alors TCHAC TCHAC on a coupé.
On a coupé.
Les rives du lac Kivu s'étaient parées de rose,
Ses eaux se mélangeaient à la brûlure du sang.
Femmes, vieillards, enfants,
Aucune différence.
Voisins, anciens amis,
Pas la moindre importance.
Alors TCHAC TCHAC on a coupé.
On a coupé.
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Pseudo de l'auteur : POUET
Sa signature :
"Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience".
René Char