Poème ISA...
Dans l’estive spongieuse d’un hiver sans neige,
où penchait une grange à la base de pierre,
au travers de la forêt longeant le torrent,
j’ai vu entre les troncs tourner très lentement
les longs rayons brumeux du moulin du soleil.
A mi-pente il venait de dépasser la crête,
découpé par les pesses il allongeait ses aubes,
et dans l’infinie diffraction des gouttelettes
l’engrenage tournait de la terre et du temps.
Semée que je fus c’était sans dessein
- pourvu que ce fût dans l’eau de l’ivresse -
comme au vent le grain plumeux du hasard.
Avant de marcher je tournais déjà
sous le chapiteau dans le grand manège,
pareillement tous les atomes en moi.
En savoir le vide et la cohérence
fait-il pas léger, danse dans la danse ?
Isabelle Herbert