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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

Laissez-nous un commentaire si vous avez le temps et l'envie.

Les commentaires sont accessibles sous chaque post de nos auteurs.

Une réponse vous sera adressée (sauf caprices de l'informatique toujours possible) !

vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

9 mars 2015

L'Ascenseur - Episode 2.

 

 enfer

 

 2ème Épisode.

 

 

Jésus et ses hommes viennent d'entrer à Jéricho. La population est rassemblée dans le grand stade; une estrade; Jésus y monte, entouré de ses frères. La presse est là : « Jéricho Libéré » qui tire son premier numéro, « Le renouveau du Judée », hebdomadaire monarchiste ; « Jérusalem-Soir » et « Le Temple », Les grands journaux de la capitale, ont délégué leurs meilleurs reporters (les « rapporteurs » se sont abstenus de pénétrer dans cette ville ou les délateurs ne font pas de vieux os…)

Jésus s'avance vers les micros ; la foule (environ 100.000 personnes selon les services de propagande de Jean-Baptiste, 20.000 écriront les journaux de Jérusalem, soumis à la censure…), la foule, donc, ne cesse d'acclamer le libérateur ; celui-ci, avec ses cheveux longs, ça barbe et ses yeux bleus fait le bonheur des photographes : Les romaines de Jérusalem collent ses photos dans leurs chambres.

Jésus élève les bras en « V », parcourt la foule des yeux, puis saisit un micro :

Jésus : Juifs ! Juives ! Je vous ai compris ! Nous avons gagné une bataille, mais nous n'avons pas encore gagné la guerre ! La liberté que nous voulons tous, nous avons commencé à la conquérir aujourd'hui ! Cette ville est la première étape sur la voie de Jérusalem ! Oui, vous tous serez avec moi dans la Capitale, et quand vous direz « J'étais à Jericho », on dira « Voila un brave ! ». Cette ville fut prise jadis grâce aux trompettes et, nous l'avons prise sans tambours ni trompettes ! Nous ferons de même pour Jérusalem ! Ce sera dur, car il ne suffit pas de dire « Seigneur ! Seigneur ! », il faut aussi saigner !

(Dans la tribune de Presse, un journaliste saisit un micro) :

Le Journaliste : Jésus !
Jésus : Oui ?
Le Journ : Une question si tu veux bien.
Jésus : Je pensais donner une conférence de presse après cette réunion, mais je peux aussi bien le faire devant tous mes amis.
Le Journ : Jérusalem, c'est pour quand ?
Jésus : Bientôt, très bientôt…
Le Journ : Et le royaume, tu y crois pour bientôt aussi ?

(Grondement dans le public)

Jésus sourit : Si j'y crois ? En vérité, je te le dis ! Cette génération ne passera pas que tout ne soit accompli ! (Délire de la foule) Il en est ici qui ne mourront pas avant d'avoir vu ce règne !
Un autre journaliste : Jésus, tu te bats pour qui ?
Jésus : Les Juifs ! Eux seuls ! Le peuple élu ! Oui, je te le dis : n'allez pas vers les nations ; n'entrez pas chez les étrangers, car je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël : les classes laborieuses de notre pays, exploitées en commun par les impérialistes colonialistes romains et leurs valets : les prêtres et Hérode ! Que les riches tremblent, et les repus, les rieurs, les railleurs, l'heure vient et c'est maintenant ! Je veux rassembler les pauvres, les petits, les sans-grade !
Le journ : La guerre à outrance ?
Jésus : Oui ! Je suis venu jeter un feu sur la Terre ! Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la Terre ? Non, la division ! Le sabre ! Je viens diviser l'homme d'avec son père, la fille d'avec sa mère, et que l'homme ait pour ennemis les gens de sa maison ! C'est ainsi que nous seront purs ! Les collaborateurs immondes seront ainsi dénoncés par leurs propres parents et punis comme ils le méritent !
Un journaliste : Jésus, pourquoi les paraboles ?
Jésus : Si je parle parfois en paraboles, à demi-mot, c'est que seuls mes amis sont dignes de tout savoir ; je ne veux pas donner des perles aux cochons de capitalistes, en effet, inutile d'étaler nos projets devant nos ennemis ! Ce serait les aider à nous combattre !
Un autre journaliste : Peux-tu nous parler un peu du « royaume » ?
Jésus : Le Royaume ? Le Royaume et le Règne que nous instaurerons seront comme un grand filet jeté dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. On tire ce filet au rivage et on fait le tri ! On garde les bons et on jette les mauvais ! Il en sera ainsi bientôt, nous jugerons les infâmes bourgeois oppresseurs ; l'épuration sera faite : les justes règneront ; les autres, on les jettera dans la fournaise, ainsi que ceux qui, ayant déserté nos rangs, se seront ralliés aux exploiteurs ! Et ceux, aussi, qui essaient d'être des deux côtés : il faut m'aimer, car l'argent est contre moi…
Judas : (murmure)… pour l'instant…
Un journaliste : Mais la guerre ?…
Jésus : Oui, la guerre ! C'est dur, la porte est étroite ; mort, prisonnier, ou vainqueur, par d'issue : quand le vin est tiré, il faut le boire, comme je disais à Cana ! Il faudra se battre, et même après la victoire. Car, dans la « Nouvelle société » que nous construirons, beaucoup voudront entrer, pour prendre vos places, mes amis !

(Clameurs de la foule)

Un autre journaliste : Envisages-tu une union avec d'autres adversaires du Pouvoir ?
Jésus : S'ils sont Juifs, c'est à étudier. Si certains éléments « avancés » de la bourgeoisie se rapprochent de nos idées, on peut concevoir d'accepter leur aide : ils seraient le ver de la dissension dans le fruit pourri du pouvoir et des prêtres aux bottes de Rome - Jésus reprend son souffle - Ceux qui nous aident, nous cachent, nous ravitaillent, nous renseignent, ceux-là, même si, objectivement, ils appartiennent à la classe dominante des oppresseurs, nous les reconnaissons comme « alliés » ! - Il reprend de nouveau son souffle… c'est dur, la politique ! -
Jean-Baptiste : (murmure)… temporairement…
Un journaliste : Comment te considères-tu ?
Jésus : Je suis le Messie, La lumière du monde Juif ! Celui qui me suit aura la lumière et la vie ! Et ceux qui ne me croient pas mourront dans leurs péchés, dans leur corruption ! Ceux qui me croient connaitront la Vérité et seront libres ! En vérité, en vérité, je vous le dis : Aimez-moi les uns et les autres, c'est le seul moyen ! Car celui qui vient à moi et qui ne hait pas son père et sa mère, ne peut être vraiment avec moi !
Un autre journaliste : Une dernière question, Jésus, tes ennemis ?
Jésus : Mes ennemis ?! (À la foule) : Mes ennemis, dans cette ville, qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les et égorgez-les devant moi ! (la foule se précipite et quelques réfractaires finissent mal…). Que Jérusalem sache qu'il en sera de même pour les gouvernants et les présidents qui ne se railleront pas à moi ! Notre liberté commence là où finit la vie de nos ennemis ! Venez à moi, car je suis doux et humble de cœur. Prenez sur vous mon joug, étudiez ma doctrine. Mon joug est bénin et mon fardeau est léger : Léger pour ceux qui m'obéissent ; la vraie Liberté est l'Obéissance inconditionnelle et la Discipline aveugle. Ma doctrine est enseignée aujourd'hui à ceux qui le veulent : elle sera obligatoire demain, quand viendront la « Nouvelle Societé », le Royaume ! Oui ! Venez à moi ! Car je suis doux et humble de cœur ! Et qui n'est avec moi est contre moi !

Acclamation dans la foule, chants patriotiques ; une marche triomphale s'organise à travers la ville). Jésus, entoure de ses frères, se retire chez Zachée, un riche percepteur, rallié à Jésus (par prudence ?)…

Faisons une pause. Prenons l'ascenseur (ou l'échelle de Jacob, au choix) et prenons l'air de Là-Haut. L'ambiance y est, comme à chaque révolte juive, en pleine ébullition. Dieu s'est fait installer une ligne directe avec Jérusalem et a fait installé Internet dans son bureau. Gaby le tient au courant heure par heure. Et plus Jésus progresse, plus Dieu est nerveux, impatient. Gaby vient de lui apprendre la « prise » de Jéricho et le discours de Jésus : Dieu traverse le mur et trouve David et Lucifer devant un échiquier :

Dieu (à Lucifer) : Qu'est ce que tu fais là ?
Lucifer : Je viens aux nouvelles aussi ; je m'ennuie un peu dans mon royaume ; c'est long l'éternité ! Quoi de neuf ?
Dieu : Jésus a pris Jéricho.
David : Il est bien, ce petit. Pour un coup d'essai, c'est un coup de maitre. Il tient de moi, le gamin : je me souviens, avec mon petit sac et ma fronde, quand j'ai rencontré Goliath…
Dieu (le coupant) : Écoute, David, tu radotes, mon vieux ; le passé, c'est fini !
Lucifer : Et l'avenir ? Quelle est la suite ?
Dieu : Jérusalem !
Lucifer (en poussant un pion) : Échec !
Dieu (sursautant) : Comment « Echec » ? Il va gagner !
Lucifer (souriant et montrant l'échiquier) : Je parlais a David… Le jeu…
Dieu : Ah, bon !…
Lucifer : Tu crois qu'il va y arriver ?
Dieu : Si j'y crois ? Tout autant que je crois en moi ! Ce qui n'est pas peu dire !
Lucifer : Et les Romains ?
Dieu : Il va les balayer !
Lucifer : Échec et mat !
Dieu : David, tu perds la main.
Lucifer : Non, je voulais dire que Jésus risque de se faire mater, et durement !…
Dieu (hautain) : Défaitiste !
Lucifer : Non ! Réaliste ; mais c'est parfois la même chose…
Dieu (qui s'énerve) : Si c'est pour décourager les gens, tu peux rester chez toi !
Lucifer : D'abord, je suis comme toi, partout chez moi ; ensuite, je ne veux décourager personne, mais l'ordinateur, lui, ne raisonne pas, il calcule…
Dieu (en colère) : Il n'est pas infaillible. Moi seul suis infaillible… et encore… pas toujours…
Lucifer (ironique) : Tu vois…
Dieu : Je vois quoi ? On peut espérer, non ? Si moi-même je désespère, on n'en sort plus ; je dois montrer l'exemple !
David (prudent, il n'est pas intervenu) : Bien ! …Euh… Si on parlait d'autre chose ?
Dieu (sec) : De quoi ? Les sujets sont rares, Ici-Haut ; et on a eu le temps de les épuiser !
David : Je ne sais pas… peut-être le messie suivant… ?
Dieu : Ah, non ! Attends au moins que celui-ci soit… (Il réalise soudain) : Mais ?… mais qu'est-ce que tu me fais dire ?!!!
Lucifer (ironique) : Tu vois ?…
Dieu (éclatant) : Toi, ça suffit ! Va voir chez toi si j'y suis ! Comme je suis partout, hélas… Allez, du vent !…

(Lucifer, boudeur, s'en retourne dans son boudoir).

Dieu : Toi, David réfléchis avant de parler ! Tu me fais dire n'importe quoi !
David : Oh, moi, tu sais, tout ça…
Dieu : Quelle équipe ! J'en ai assez !!!! Je prends quelques jours de vacances ! Préviens Gaby : je n'y suis pour personne !
Gaby : Où vas-tu ?
Dieu : Ailleurs ! Partout ! sauf ici !
David : Mais si tu es tout et partout, comment ne pas être ici aussi ?…
Dieu (qui en a le ras le bol) : Assez !!! Je ne sais pas, je verrai !

Et Dieu disparait en claquant le mur, dans un tourbillon de colère.


______
A suivre

Hervé Baudouy

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