La Fin de semaine de Jean-Luc Clémençon…
Fin de 16 semaines inscrites en moi comme un tampon encreur. Il peut arriver ce qu'il veut à présent : je me suis mis une part de bonheur dans le cœur, juste à coté du désespoir, des bannières poussiéreuses des désillusions, des amours honorées ou déçues... Et si quand même ça ne marche pas ce ne sera que la faute des cons, des tristes profiteurs gagne-petit... Bref, de tout ceux qui disparaîtront aussi connement qu'ils auront existé.
Je suis heureux. J'ai fait bougé des lignes : on ne mutualisera plus seulement le fric des gens mais également, parfois, des produits de santé, à commencer par les lames de course des mômes, qui existent depuis 20 ans et n'étaient portées par quasiment personne. L'UFOP nous suit, ISPO nous suit, les mutuelles nous suivent, 5 prothésistes sur 6 nous suivent et huit associations nationales sont fédérées autour de ce projet.
Claire, Pierre, Bernard, Nelleke, Martine, Isabelle, Glaé, Jean-Pascal, Philippe, Christelle, l'autre Philippe, Théo, Sophie, l'autre martine, Gérard, Dominique, l'autre Dominique, Catherine, Jean, Pascal, Alain, Jean-Pierre, Marielle, Caroline, Nathalie, Mohamed, Patrice, Olympe, Françoise, et-ceux-que-j'oublie-et-qui-me-pardonnent-si-ils-veulent, peuvent être fiers avec moi.
Hier soir je me suis pris une petite cuite au vin de Bergerac, sans remord. C'est comme une provisoire mise hors-circuit après avoir tourné à 200% sans jamais lâcher une miette, toujours aux aguets, comme mon chat guettant les piafs sous le noisetier. Dans quatre semaines j'irai moi aussi guetter les piafs sous les noisetiers, sur les chemins de Saint Jacques et de Lisbonne, avec mon pinceau japonais, ma boite d'aquarelle, la femme de ma vie et mon carnet à dessin.
On dit qu'il ne faut pas trop étaler son bonheur devant la tronche de son prochain... Moi j'étale : c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour transformer un peu le réel.
Jean-Luc Clémençon