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VITDITS ET AGLAMIETTES
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Vous venez d'atterrir sur le blog d'AGLAMIETTES où sévissent Aglaé, Thomas et Dan.

Chez nous, vous trouverez des textes courts, des aphorismes pas toujours très sérieux, des réparties dites VD, ou « Vitdit » pas vraiment classiques, mais, autant que possible humoristiques.

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vitdits-ecran

Participez sous la rubrique : « Le Plumard » réservée à nos amis et invités.

A bientôt !

1 février 2015

JE............

 

philo

 

« Je pense donc je suis »

ou

« Je est un autre » ?

 

 

« Je pense, donc je suis »… méfions-nous des évidences, car ce sophisme, admit de tous, n'est qu'un leurre, un miroir aux alouettes. Dès lors que « je » pense, paradoxalement, « je » n'agit plus, « je » n'existe plus, comment dans ce cas « je » peut-il « être » ? Penser n'est pas à proprement parler un acte existentiel, dans le sens de projection dans le monde, bien au contraire, il est du domaine de la méditation pure.

« Je pense donc je suis », je suis quoi ? je suis qui ? « je » est quoi ?, « je » est qui ?… rien, s'il se limite à cette simple prise de conscience de la présence d'un « je ». Prise de conscience absurde puisque à peine prononcé ce « je » m'échappe, me fuis pour devenir autre. Le poète est plus lucide que le philosophe : « je est un autre », il ne peut donc être en se contentant de penser.

Il n'existe aucun « je » immuable, absolu comme semble le revendiquer Descartes à l'aide de sa formule lapidaire qui, en fait, ne prouve strictement rien. Penser nous renvoie au néant, ou plus justement à un jeu subtil, machiavélique et surtout infini de consciences, un vaste couloir peuplé de miroirs qui raisonne des échos moqueurs d'un « je » qui ne cesse d'en exiger un autre pour être…

Et Rimbaud d'ajouter : « vite ! ayons plusieurs vies ». Nous sommes tous des schizophrènes qui s'ignorent ! Autrement dit, plus je pense, moins je suis, mais plus j'existe - plus je sors de la tanière rassurante et confortable d'un moi inaccessible, plus je suis. En me projetant sur le monde, en m'engageant, en devenant un individu en situation, je suis…

Nous sommes loin de la sinécure de Descartes : « je pense donc je suis », voilà, je suis satisfait, je n'ai plus rien à prouver, le monde peut s'écrouler et après moi le déluge… Hé ! non, ce n'est pas si simple. Être est un dur labeur, qui, à l'image de Sisyphe, exige un éternel recommencement, car dès que je crois « être », cette certitude s'évanouit avec sa conscience. La cause de cet acharnement réside dans le néant. L'homme marche sur un terrain qu'il lui faut bâtir à chacun de ses pas… Point d'alternative, nul repos, devant lui un précipice, derrière ? ce n'est guère mieux, car ce qu'il a été n'est plus. L'homme est sans trêve en situation instable, « en sursis » dirait Sartre.

« Je est un autre » dans le sens où « je » se fabrique à chaque seconde, selon des engagements, des choix, des actes qui décideront de ce que « je » sera. D'un autre côté, ce néant qui nous empêche de souffler est paradoxalement porteur d'espoir puisqu'il n'enferme pas l'individu dans la geôle de la fatalité. Je peux avoir été une ordure dans le passé et devenir un héros dans l'avenir. En effet ne vaut-il pas mieux « être condamné à être libre », pour reprendre la célèbre formule de Sartre, que condamné à être tout court ?… En ce sens tout m'est permis, puisque aucun déterminisme ne m'emprisonne dans un personnage auquel je ne pourrais jamais échapper. Ce néant est sans cesse une seconde chance qui m'est offerte et cela jusqu'à ma mort. De plus cette idée dissipe toute croyance en un Dieu quel qu'il soit (n'en déplaise une fois de plus à Descartes) : je suis seul responsable de mon destin, de ce que je suis, de ce je serai, de ce que j'ai été, jamais le même si je le choisis.

« J'existe, donc je « est »… serait la formule la plus proche de notre condition. Il est inutile de considérer le moi hors du monde, pure perte de temps qui conduit inéluctablement au vertige d'un néant entêté et exigeant qui n'aura de cesse que de vous arracher à vous-même.

Certains « existent » sans en avoir conscience, question d'habitude. Tels des pantins ils avancent sans savoir qu'ils comblent un néant toujours aux aguets. Ceux-là jouent leur rôle avec un sérieux à la limite de l'obscénité. Ils se prétendent « nécessaires » à la société, n'ayant nullement conscience de jouer. Quand ils disent « je », cela s'apparente plus à un « on » anonyme. Nulle angoisse existentielle ne vient ternir leur horizon de gens satisfaits. Ils ne pensent pas, ils existent à la façon des pierres, des arbres, des chaises. Ils ne conçoivent pas leur condition comme ne pouvant ne pas être, comme une contingence pourtant si évidente pour l'homme lucide. Leur vie est toute tracée de la première aube à la dernière nuit sans la moindre menace de remise en question. Exister sans la « conscience du précipice » n'est pas être, ces hommes ne sont que l'ombre d'eux-mêmes tout en se prenant pour les enseignes les plus illuminées de la société qui soient…

L'homme qui se sait libre à peur mais il sait bien que c'est en cette peur même que réside son être.
« Je est un autre », mais autrui ne me fait pas forcément tel que je suis, tel que je voudrais être.

Qui suis-je au juste ? Ce que les autres voient de moi, ou ce que je sens être en moi ?

Mais en moi je ne suis rien ; sans acte, sans projection hors de moi, je ne suis RIEN, alors, dépendrais-je des autres qui me regardent agir mais qui ne me verront jamais penser ?…

Si je choisis d'être président de la République, cet « autre » que j'incarnerais comment sera-t-il perçu de moi ? Je suis président parce que j'agis comme un président, mes gestes seront pris comme analogons, mais qu'en est-il de moi ? Rien sans cela…

D'un côté j'ai conscience du rôle que j'ai choisi de jouer et ce rôle fait que je suis, mais si c'est un rôle, ce « je » se sépare de moi puisque justement c'est un rôle que « je » joue !

Je suis ma propre fuite et pourtant je suis…


Dan

 

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Commentaires
S
Un vieux truc que j'ai retrouvé dans mes archives :<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Qui suis-je ?<br /> <br /> *****************<br /> <br /> <br /> <br /> (Brouillard existentiel)<br /> <br /> <br /> <br /> Qui est moi, qui est l'autre ?<br /> <br /> <br /> <br /> Mais j'ai tant de « moi », comment savoir si cet autre, là, qui se <br /> <br /> permet<br /> <br /> de ne pas sembler être moi, n'est pas un moi timide, déguisé ?!<br /> <br /> Qui est le moi ?<br /> <br /> Zat iz ZE Keschtionn'!<br /> <br /> Qui est moi, qui est l'Autre ?<br /> <br /> Comment faire la différence ?<br /> <br /> Et lequel est-ce que je préfère ?<br /> <br /> Ah ! La vie de multi-moi est dure, je vous le dis.<br /> <br /> <br /> <br /> Mes moi, en s'additionnant, me divisent-ils ?<br /> <br /> Ils se multiplient, alors me soustraient-ils quelque chose...<br /> <br /> Ou quelque moi ?<br /> <br /> Si oui, lequel ?<br /> <br /> Angoissant, non ? (Vous avez une calculatrice existentielle ?)<br /> <br /> <br /> <br /> A la réunion des copropriétaires de Samovar S.A., il y a des moments <br /> <br /> hallucinants, je vous le jure !<br /> <br /> Je m'arrache la parole - et le micro - à moi-même pour m'exposer mes <br /> <br /> auto griefs (non, je n'ai pas griffé ma voiture !).<br /> <br /> <br /> <br /> Mais je ne m'écoute pas. Là-bas, à l'ombre des moi-mêmes en fleurs, <br /> <br /> l'ombre de moi-même jette un doute ombré sur la possibilité qu'on ait <br /> <br /> oublié un moi <br /> <br /> à l'ordre du jour : un coup à reporter la réunion d'un moi !<br /> <br /> <br /> <br /> Et quand je dis "réunion", c'est rhétorique (en plus d'être <br /> <br /> pléthorique)! : il faudrait dire <br /> <br /> l'aréunion, tant cela tient du feu d'artifice centripète.<br /> <br /> (Non, je ne suis pas grossier, mais scientifique !).<br /> <br /> <br /> <br /> On pourrait y passer des mois, à rechercher les petits de la chatte <br /> <br /> que je ne reconnais pas à ses moiouuuu,<br /> <br /> celle qui se dilate les rats et la sous-ventrière.<br /> <br /> De moi à moi, je me le demande parfois :" Où vais-je ?!".<br /> <br /> Mais, si je me pose la question à moi-même, c'est que je n'en connais<br /> <br /> pas la réponse. Alors, pourquoi me la poser, la question ? Je me le<br /> <br /> demande...<br /> <br /> <br /> <br /> ****<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, si, je sais pourquoi je me le demande.<br /> <br /> Si je ne me demandais rien, comment saurais-je lequel des moi je ne <br /> <br /> suis pas, au moment où je me pose la question !<br /> <br /> <br /> <br /> Ce serait donc la question que je me pose qui me dirait – à peu près –<br /> <br /> quel moi est en cours ?<br /> <br /> Cela complique un peu les choses, et change le sens d'un tas d'autres <br /> <br /> choses, mais on ne va pas s'arrêter, se trouver en panne de sens, <br /> <br /> parce que le sens a changé de sens, n'est-ce pas ?<br /> <br /> Alors, je me le demande : Qui suis-je donc ?!<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui mord la main qui veut le caresser d'un air paternaliste : <br /> <br /> »Allons ! Écoutez-moi. Je sais mieux que vous ce qui est bon pour <br /> <br /> vous. »<br /> <br /> Argh ! Clac !<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui est prêt à donner beaucoup, sans rien attendre, parce que <br /> <br /> ça lui fait plaisir ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui sait qu'il n'est pas à sa place, mais qui n'est pas foutu <br /> <br /> de savoir où elle est cette p$^*&% de place !<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui danse sur la folie des mots, texto-délirant, pour supporter <br /> <br /> l'absurdité ?<br /> <br /> <br /> <br /> Ou celui qui rêve de choses sombres ou lumineuses, selon les jours ou <br /> <br /> les cauchemars?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui sent que rien ne vaut rien - et vice-versa – et qui se <br /> <br /> force à <br /> <br /> faire, en se disant « On ne sait jamais… » ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui se dit que lorsqu'on a fait le tour de toutes les valeurs, <br /> <br /> on en revient toujours aux moins frelatées : l'amitié et la tendresse ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui se dit que la colère, la révolte ou le silence valent mieux <br /> <br /> que le mépris et l'arrogance ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui sait que les arrogants sont nus – eux aussi – mais qu'ils <br /> <br /> ne le savent pas ?<br /> <br /> <br /> <br /> Que les non-arrogants sont tout aussi nus – mais que eux, ils le <br /> <br /> savent ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui se dit qu'un sourire fait plus de bien qu'un conseil.<br /> <br /> Et que, parfois, les larmes sont - aussi – un moyen de communiquer ?<br /> <br /> <br /> <br /> Le funambule qui danse sur le fil des probables, des pourquoi pas ? , <br /> <br /> et des « Rien n'est à mépriser qu'on ne connaît pas ?"<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui a peur comme tout le monde, et qui rit… pour continuer ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui sait bien que c'est « comme ça… », mais qui, à chaque fois <br /> <br /> qu'on le lui répète, répond « Il est à combien, le kilo de <br /> <br /> résignation ? ».<br /> <br /> <br /> <br /> La trompette qui dit : »J'existe ! », ou bien la flûte qui <br /> <br /> murmure : »Ne vous dérangez pas pour moi, je ne fais que passer. » ?<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui se dit parfois, dans sa tête, et aux frontières d'un <br /> <br /> sommeil fuyant : »Maman, où es-tu ? Où est mon oasis… ? ».<br /> <br /> <br /> <br /> Celui qui a hâte de partir… et hâte de revenir ?<br /> <br /> <br /> <br /> Alors ?<br /> <br /> Schizo ou simplement humain, très humain ?<br /> <br /> Bonne question, n'est-ce pas ?<br /> <br /> <br /> <br /> ****<br /> <br /> <br /> <br /> Mais, je vous le concède, il y a là comme un fumet de référence <br /> <br /> circulaire, je suis d'accord.<br /> <br /> <br /> <br /> Quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Je me rejoue, en boucle, <br /> <br /> le dormeur d'Ovale ! Quel émoi ! Justement, lequel est moi ?!<br /> <br /> Celui qui a un toi ? Celui qui est à tu et à toi avec lui, avec eux ?<br /> <br /> Mais si c'est leur moi, c'est un leurre !<br /> <br /> Et l'heure du moi a déjà sonné, là-bas, au clocher fêlé du m(r)oi(r).<br /> <br /> <br /> <br /> Et je ne vous parle même pas du moi de l'heure, du moi à l'heure<br /> <br /> (salaire ou vitesse de déplacement d'un des moi vers ses <br /> <br /> contreblables (variété exotique et non OGM de contraire/semblable,<br /> <br /> obtenue - sur ordonnance - par ingestion de m(ir)oi(rs). ?)<br /> <br /> <br /> <br /> Estransinant, non ?<br /> <br /> Comment voulez-vous après ça que le Guy qui glace le son perçoive le <br /> <br /> son du Guy de l'Ernest... ?<br /> <br /> <br /> <br /> Tout ça pour dire que si le temps était un peu plus à l'heure, je <br /> <br /> n'aurais pas besoin de courir après moi-même.<br /> <br /> C'est non seulement fatigant, mais on finit par tourner en rond, <br /> <br /> circonférence démente qui se mord la queue !<br /> <br /> <br /> <br /> Disons-le carrément :<br /> <br /> « Dans la vie, faut pas s'en sphère !<br /> <br /> Et Pi quoi encore ?! »<br /> <br /> <br /> <br /> Nous sommes tous des enfants perdus.<br /> <br /> Certains se retrouvent, d'autres non…<br /> <br /> <br /> <br /> Hervé - Ses moi labyrinthiques et fabuleux<br /> <br /> Visite tous les jours à l'heure de l'apéro.<br /> <br /> Chèques et cartes de crédit acceptées.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Bon, je m'en vais pelleter (20 cm de neige... :-)<br /> <br /> <br /> <br /> RV
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A
Je est un autre<br /> <br /> qui est-il ?<br /> <br /> Mon semblable, mon frère<br /> <br /> le doute<br /> <br /> ombre de soi <br /> <br /> sous le manteau<br /> <br /> <br /> <br /> Drapée dans le velours<br /> <br /> fébrile<br /> <br /> guettant la faille de l’actrice<br /> <br /> sa doublure dans la coulisse<br /> <br /> se prend les pieds <br /> <br /> dans le <br /> <br /> rideau
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I
je suis (vivante, vivant) donc je pense. C'est la version de Spinoza, qui est pourtant déterministe, mais ardent défenseur de la liberté lucide. Exister ne suffit pas.
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A
Comme toujours je suis fière de trouver un ruban de Mmoebius et une belle réflexion philosophique sur Aglamiettes!<br /> <br /> D'autres copains trouveront de bonnes réponses???<br /> <br /> Moi, simplette, je continue de penser que Je,est Agla, et l'autre, est Dan!!!<br /> <br /> :-)))))
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