Extrait du recueil LÔDAN
ŒuFou
Il nous faudra désormais souffler sur le silence léger comme un hameçon. Déjà le sommelier entame la bouteille vidée de ton soleil. Les couteaux frémissent sur la nappe dérangée. Les crabes soupirent dans le plateau de fruits de mer que tu n’as pas touché et ta cigarette s’éteint entre les ailes des nous-avions.
Folle ! Petite Folle ! parmi les œufs crevés d’ennui, ne vois-tu pas que je suis cuit ? Toi ma frangine palpite, mousseuse déculottée dans ce fauteuil à la dérive, cuir déglacé. Ceinture menue dans cet asile creusé de cris obscènes dès que tes hanches tournent du bec ! Tu me verses tes os le long du dos pendant que le bar affronte la distance des dortoirs.
Le Trac ! Trac ! ouvre ma gorge
Cart ! Cart ! tout est à l’envers
Ne vois-tu pas le Jaune ?
Il regorge d’Immense
Cette démence inceste le blanc de mon œil.
Le Trac ! Trac ! mouillette la censure
Cratère ! Cratère ! Crash à terre !
Puisqu’on s’en fout…
OeuFou ! OeuFou !
En neige ou la coque ?
Dan
Lô et Dan incognito