Aglaé Vadet...'Atrous'...Bloc opératoire en 1975...pas très sérieux!!!
Pour rire aussi!
Au bloc opératoire en 1975...
Quand je suis sortie de prison...0 :-) vous vous souvenez?... en mille neuf cent soixante quatorze j’ai tenu le poste de surveillante du bloc opératoire à l’hôpital du Havre . Bonne expérience à tous les points de vue mais je ne suis restée que deux ans : j’avais l’âge et les compétences (tout juste) de l’emploi, mais je compris vite qu’il me manquait le principal…je n’étais pas un chef, et n’en serais jamais un….je n’en ai ni les qualité, ni les défauts. J’aurais du le deviner car j’avais rencontré dans les hôpitaux parisiens des vraies surveillantes un peu moustachues, à la voix de stentor, qui avaient, elles, cette belle autorité sûre d’elle même, qui s’apparente à celle sous officiers de carrière . Quelques semaines après ma prise de voile, les infirmières de salle d’opération qui sont d’une rigueur et d’un professionnalisme irréprochable diagnostiquaient dans les couloirs : « Madame Vadet n’est pas une surveillante »…..
Comme je ne tenais pas à tout prix à être une surveillante, j’ai continué à être moi même… c’est ça que je fais le mieux.
Nous avons bien travaillé quand même, et parfois bien rigolé. La tension nerveuse d’une salle d’opération pendant les interventions est à couper au couteau et demande, par compensation des rires et des plaisanteries que nos patrons chirurgiens sont les premiers à partager.
Un jour, nous avions arrosé le départ d’une de nos panseuse qui se mariait et nous quittait. A peine terminée notre petite sauterie , notre interne Abrous s’apprêtait à opérer une femme d’une appendicite; Trois d’entre nous s’occupent de la patiente et de l’intervention…les autres, dans le long couloir qui longe les salles, débarrassent les verres, assiettes, et autres vaisselles de tous ordre….le temps passe…les uns au travail…les autres en bavardages et rigolades…
Tout à coup elle m’a semblé bien longue cette appendicite….je vais jusqu’au sasse qui permet de plonger le regard du couloir dans la salle d’op…et je me rends compte que notre interne, dégoulinant de transpiration, n’avait toujours pas trouvé l’appendice de la malade….ce qui n’est pas rare, je le sais parfaitement… mais Abrous est un copain... une idée me vint….parmi nos rogatons du midi, je saisis une merguez refroidie, je l’accroche à une pince de Péan, je brandis le tout à travers le sasse et annonce d’une voix sérieuse et convaincante :
- Abrous…ne cherche plus…je l’ai….
Le cher Abrous ne manque pas d’humour….il continue sans se démonter…et trouve l’appendice dans les minutes qui suivent.
Aglaé