Je découvre Thierry Metz grâce à Ile Eniger...merci!
Entrer et sortir à chaque mot, comme d’une
maison.
Je t’y retrouve pour que dure l’improbable,
un silence, un mot, ou quelques pas dehors.
Se relever. Ecrire. Ecouter la maison. Peur
d’avoir oublié quelque chose.
Tout se révolte autour du livre. Et s’im-
plante.
Car tout peut encore s’esquisser dans les
marges, dans les blancs.
Une saute d’humeur.
D’où je reviens, pour tarir la nuit.
Pour reboiser l’instant.
Tu reviens du trava il. Tu me caresses la joue.
Les enfants sont encore dans un feuillage
de
mots, dans un livre.
J’ai posé deux assiettes, un plat de
riz.
Un silence. Par où ils reviendront. Par quoi
se fait le jo ur.
J’aime m’allonger contre toi, le soir,
sans les
épices de la lampe, une main sur ton
ventre,
mon visage entre le cou et les cheveux.
Là : un oiseau pourrait se poser, sans crainte.
Je sais bien que nous pensons à des soucis,
à des transhumances. Mais comment ne
pas se
mesurer à ce qui est ? à une
vie courante ?
Nous n’en parlons pas. Nous sommes où
les
quatre vents nous ont amenés.
C’est là qu’est le puits. Ta bouche
contre la
mienne comme des gosses qui ont mangé
des
fraises, ou fait tomber des pierres pour entendre
jusqu’où on l’entendrait.
Sans qu’on s’en aperçoive tu
vas de la cuisine
au monde.
On te laisse passer avec des œufs et du lait.
Avec aussi le petit pain d’écriture.
Qui dure